Impact n La difficulté d'accès au foncier industriel est à l'origine du blocage de nombreux projets d'investissement. La récente ordonnance du 30 août dernier qui fixe les conditions et les modalités de concession et de cession aux «enchères publiques ou de gré à gré» des terrains relevant du domaine privé de l'Etat et destinés à la réalisation de projets d'investissement n'est pas au goût des chefs d'entreprises. «Le nouveau système d'accès au foncier industriel n'est, en fait, qu'une incitation à la spéculation, et l'intention des pouvoirs publics n'est autre que de vouloir vendre au prix fort de petites parcelles de ,a souligné, Slim Othmani, directeur général de la Nouvelle conserverie algérienne (NCA). Pour lui, l'Etat ne doit pas viser la collecte de la plus grande somme d'argent par le biais de la vente aux enchères des terrains publics, mais doit mettre en place des mécanismes à même de stimuler la création d'activités économiques qui occasionneront des ressources fiscales plus importantes et plus bénéfiques au pays à plusieurs niveaux. La grande superficie dont jouit notre pays et la réalisation en cours de l'autoroute Est-Ouest doivent, en outre, constituer des éléments au service de l'investissement, notamment par l'incitation des investisseurs privés à l'implantation de nouvelles zones industrielles au bord de l'autoroute et même la réalisation de nouveaux espaces urbains au niveau des régions concernées. «C'est là où l'Etat doit déployer de gros efforts pour faciliter l'accès au foncier industriel et non par la vente aux enchères des parcelles dans des villes déjà saturées sur tous les plans», souligne-t-il, irrité. Outre cette proposition, le forum des chefs d'entreprises plaide pour la cession des assiettes foncières aux investisseurs au dinar symbolique ou l'application généralisée du régime de la concession dont la durée devrait être fixée de manière uniforme à 99 ans. Revenant sur le programme de mise à niveau des entreprises nationales, le DG de NCA estime que l'Etat doit déployer de gros efforts, vu l'urgence et l'importance de cette opération de grande envergure. Les 60 millions de dollars alloués par l'Union européenne à cet effet s'avèrent insuffisants pour l'achèvement de la mise à niveau des entreprises qui nécessitent, selon lui, plus du double de cette aide. L' intervenant a, par ailleurs, déploré l'inexistence d'un système fiable de gestion d'information, pourtant indispensable pour l'évaluation de l'activité économique des entreprises. Le système de réévaluation d'actif, initié au milieu des années 1990, est aussi renvoyé aux calendes grecques, ce qui est à l'origine, note-t-il, de la discrimination en matière d'impôts imposés aux opérateurs économiques.