Les désormais ex-représentants des travailleurs opposés à l'intrusion de Menadi Aïssa et l'union locale UGTA de Sidi Amar disent accepter le choix qu'ont fait les salariés. Contre toute attente et du moment que la centrale syndicale UGTA ne s'est pas impliquée officiellement dans le conflit qui oppose les représentants des travailleurs en poste aux responsables de l'union locale de cette même organisation, les élections pour le renouvellement des 28 sections syndicales de l'entreprise ArcelorMittal ont bien eu lieu, jeudi. Ainsi, les menaces de boycott lancées à la cantonade par les syndicalistes encore en poste et le niet supposé de Abdelmadjid Sidi Saïd à l'organisation d'un scrutin non conforme au règlement intérieur de l'UGTA n'auront nullement influé sur le déroulement des consultations. Selon Menadi Aïssa, qui s'exprimait hier au nom de l'union locale UGTA de Sidi Amar, les travailleurs se sont effectivement présentés aux urnes et ont choisi leurs 121 nouveaux délégués entre les 385 candidats inscrits, et ce, “dans de très bonnes conditions", a même précisé l'ancien secrétaire général du syndicat d'entreprise ArcelorMittal et ex-député, qui affirme la véracité de ses dires en signalant que la gendarmerie a suivi toutes les étapes de l'opération de vote depuis les premières heures de la matinée de jeudi jusqu'à 22h30. Menadi annonce un taux de participation de 86,13%, ce qui est un record en soi, si l'on considère l'ambiance explosive qui a prévalu au sein du complexe près d'un mois durant. Une ambiance qui a inquiété la direction générale du site ArcelorMittal d'El-Hadjar, au point de saisir par écrit les plus hautes instances syndicales sur les “conséquences potentiellement violentes au sein du complexe" que peuvent avoir ces élections anticipées et surtout caractérisées par une crise syndico-syndicale. Dans un courrier adressé au SG de la centrale UGTA en date du 21 février, le directeur général d'ArcelorMittal Annaba, Joe Kasadi, rappelle à Sidi Saïd que son entreprise a toujours favorisé le dialogue social et qu'elle “a besoin pour ce faire de partenaires sociaux légitimes et représentatifs". Un courrier qui n'a pas eu de réponse de la part du premier responsable de l'UGTA, si ce n'est une conversation téléphonique qu'aurait eu celui-ci avec les membres du syndicat d'entreprise en fin de mandat. “Je ne cautionnerai jamais un syndicat d'apparatchiks et des structures", se serait offusqué Sidi Saïd, rapportent les syndicalistes dans un communiqué rendu public la semaine passée. Toujours selon ledit communiqué, le patron de l'UGTA aurait martelé que “le syndicat c'est plutôt l'affaire des travailleurs. Eux seuls ont le droit de choisir leurs représentants. Personne n'a le droit de décider à leur place. Rien ne se fait sans la volonté des travailleurs". Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, les désormais ex-représentants des travailleurs opposés à l'intrusion de Menadi Aïssa et l'union locale UGTA de Sidi Amar disent accepter le choix qu'ont fait les salariés en cautionnant ces élections, qu'ils continuent de qualifier de “contraires aux statuts et au règlement intérieur de l'organisation syndicale UGTA". A. A