L'abstention record enregistrée lors des dernières élections locales à l'instar des précédentes du 30 mai confirmant la tendance lourde au boycott ainsi que ses implications politique et sociale ont constitué le thème majeur de la rencontre-débat animée, dimanche dernier, par le leader du MDS au centre culturel Mohamed-Laïd-El-Khalifa de Constantine. Fidèle à ses positions et en opposant farouche à toute alliance et/ou compromis “boiteux et mortel” entre le pouvoir et l'islamisme assassin, Hachemi Chérif qualifiera les élections du 10 octobre de mascarade. Le pouvoir a tenu à imposer “les consultations populaires de cette année, et leur rejet massif est un cinglant démenti au choix présidentiel et confirme que ledit processus est loin d'améliorer les conditions difficiles sur le plan socio-économique que vivent les Algériens”. Cet échec et ce rejet du processus électoral révélés à travers le boycott et parfois même le suffrage exprimé est pour le numéro un du MDS celui de Bouteflika. “Son obstination à vouloir quel que en soit le coût économique et social à faire aboutir sa logique prend des contours inquiétants avec la libération anticipée des leaders de l'intégrisme, Ali Benhadj et Abassi Madani en l'occurrence”, dira-t-il. Des projets que le Président a de plus en plus de mal à dissimuler et qui ne seraient, en fait, que le prolongement de la politique de la concorde nationale et de la main tendue à l'intégrisme. Pour Hachemi Chérif, même si le pire a été évité grâce à la résistance et à la maturité du mouvement citoyen qui a fait avorter les desseins morbides du pouvoir, ce dernier, malgré la désaffection populaire, a maintenu les résultats de son processus électoraliste. “Les démocrates doivent impérativement penser à une stratégie à même de constituer l'alternative d'une rupture radicale”, a-t-il déclaré. Alternative réfléchie et élaborée autour de l'émergence et de la consolidation du mouvement citoyen au niveau national et en vue d'imposer les changements nécessaires tant aux plans politique, social que sécuritaire. Sur la stratégie à suivre et le comment de ce changement profond, le leader du MDS préféra parler des moyens humains consistant en une réelle alliance entre démocrates pour faire face au système rentier et bureaucrate. D. B.