Résumé : Zahia est offusquée. Elle n'admet pas qu'Azad soit rentré juste pour s'installer. Elle mettra en garde son mari : son fils était revenu pour l'héritage. Tahar ne l'a pourtant pas inscrit dans son testament. Katia prend la défense de son frère. Mal lui en a pris. Sa mère lui flanque une gifle et demande à Tahar de la rappeler à l'ordre. Fatigué, Tahar lève la main : -Je ne veux plus rien entendre. Allez, descendez toutes les deux. Je vais faire rentrer le véhicule au garage et monter tout de suite me coucher. Je me sens épuisé. Cette soirée s'était pourtant bien déroulée. Zahia hausse les épaules : -Bof ! Tu rejoins ta fille sur ce point-là. Vous vous êtes empressés de vous rendre chez Azad sans réfléchir. -Toi aussi. Tu n'avais pas à accepter cette invitation si tu y voyais des inconvénients. -Pourquoi ? Pour vous laissez médire de moi ? Non. Je sais m'éclipser lorsque cela vaut la peine, comme je sais m'imposer lorsque je sens que quelque chose ne tourne pas rond. -Dis plutôt que ta curiosité l'avait emporté sur le reste. Zahia demeure muette quelques secondes. Tahar avait touché une vérité. Elle détourne la tête et lance d'une petite voix : -Cela suffit pour ce soir. Allons nous reposer. Elle ouvrit la portière et se dirige vers la maison. Katia hésite quelques secondes, avant de la suivre. La jeune fille se sentait si tendue qu'elle monte directement dans sa chambre et se jette dans son lit, avant de se mettre à sangloter à fendre l'âme. Le lendemain, Azad ouvrit les yeux vers la mi-journée. C'était sa deuxième journée de repos, et il ne comptait pas rester à la maison trop longtemps. Il prend son bain et s'habille, avant de s'emparer de sa raquette de tennis. Il avait eu l'idée de s'inscrire à un club sportif sur les hauteurs de la ville, et c'est avec un plaisir non feint qu'il s'y rendait deux fois par semaine. Les exercices de gymnastique et la natation lui permettaient de se maintenir en forme, et le tennis lui faisait dépenser son trop-plein d'énergie morale et physique. Un équilibre absolument nécessaire pour son âge et sa profession. Il avait loué un véhicule depuis quelques semaines déjà. Il ne comptait pas s'arrêter là, car il avait commandé un autre tout neuf, qu'on allait lui livrer incessamment. Ainsi, il n'aura plus de souci à se faire quant à ses déplacements, et même qu'il pensera à faire quelques escapades à l'intérieur du pays. On lui avait parlé d'endroits extraordinaires, et sa curiosité piquée à vif, il ne tardera sûrement pas à ressentir le besoin de sortir et de voyager. L'ascenseur s'arrête au deuxième étage, et une jeune femme s'y engouffre. Azad ne l'avait jamais rencontrée auparavant, mais il comprit vite qu'elle habitait l'immeuble, car elle avait un trousseau de clés dans sa main et un panier. Ils se saluèrent, et elle ébauche un sourire : -Vous êtes nouveau dans notre immeuble ? -Oui. J'habite au cinquième. -Ah ! le psychologue. -Tout à fait madame. Je m'appelle Azad B. Elle souriait toujours, mais ne se présenta pas pour autant. Ils étaient arrivés au rez-de chaussée, et Azad, usant de sa galanterie, s'efface, pour la laisser passer. Elle s'exécute et lui fait un petit signe amical, avant de se diriger vers la sortie. Le jeune homme la suit des yeux. Il avait l'impression de l'avoir déjà rencontrée quelque part, mais ne se rappelait pas où exactement. La journée passe sans encombre. Il avait appelé sa sœur pour lui proposer une promenade, mais elle avait refusé. Azad l'avait sentit un peu triste, mais ne voulant pas la brusquer, il s'abstint de tout commentaire. Après sa séance de tennis, il s'était laissé tomber sur une longue chaise sous un parasol pour siroter un jus frais, lire et se reposer loin des bruits de la ville. Il ne revint chez lui qu'à la nuit tombée. Pour se rassurer, il rappelle Katia et demande des nouvelles de son père et de sa marâtre. La jeune fille semblait moins tendue. Elle discuta de tout et de rien avec lui, puis prétextant des révisions, elle s'excuse avant de raccrocher. Azad n'était pas convaincu. Quelque chose ne tournait pas rond. Il se dit que dès le lendemain, il rendra visite à son père et avisera. Pourtant, la veille au dîner, tout semblait aller dans le meilleur des mondes. Il se rappelle les compliments de sa marâtre pour le dîner, mais se dit qu'aussi sournoise et perfide qu'elle était, il ne pourra jamais croire tout ce qu'elle raconte. Et puis il y avait ces questions qu'elle avait posées quant à son travail et à sa profession. Elle voulait découvrir plus le psychologue que le fils de son mari. Pourquoi ? Azad l'avait sentie à maintes reprises tendue et mal dans sa peau. Son père lui avait révélé qu'elle avait déjà frôlé une dépression. Est-ce la raison de toutes les questions par lesquelles elle n'avait cessé de le harceler ? Il secoue la tête : Zahia cachait quelque chose. Il avait plusieurs fois constaté que ses mains tremblaient. Prenait-elle encore des antidépresseurs ? (À suivre) Y. H.