L'inauguration de la traditionnelle Fête du tapis prévue hier à Ghardaïa a dégénéré en émeute suite à l'organisation d'un sit-in citoyen initié par le bureau local de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme ainsi que la Coordination nationale de défense des droits des chômeurs. Les deux organisations ont voulu empêcher la tenue des festivités folkloriques habituelles réclamant des autorités locales d'investir leur temps dans la résolution des problèmes sociaux des chômeurs. L'intervention des forces de l'ordre a été musclée et les organisateurs du sit-in ont été violemment malmenés. Des heurts s'en sont suivis et plusieurs blessés ont été enregistrés, dont Kamel Eddine Fekhar, président du bureau local de la Ligue des droits de l'homme ainsi que Kacem Soufghalem, membre du comité exécutif de l'Observatoire des droits de l'homme. Les deux hommes étaient encore retenus en fin de journée dans un commissariat de police en compagnie d'une vingtaine de manifestants. Malgré la poursuite des affrontements entre les forces de l'ordre et les manifestants, il est à noter que les festivités de la Fête du tapis ont été maintenues, les autorités locales semblaient à mille lieues de la réalité imposée par la rue. Dans un communiqué rendu public hier, le RCD estime que «le pouvoir, comme à son habitude, n'avait que la matraque à opposer aux revendications légitimes des jeunes, en mobilisant une armada de policiers». Le parti a tenu à apporter «son soutien total aux manifestants pour la satisfaction de leurs revendication» et exige «la libération immédiate de tous les détenus».