Le Premier ministre israélien accuse Amman “d'être à la pointe” de la campagne dans le monde arabe contre le mur de sécurité. Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a averti lundi que des pourparlers avec la Syrie risqueraient de mener à un retrait du plateau syrien du Golan, tout en accusant Amman "d'être à la pointe" de la campagne dans le monde arabe contre le mur de sécurité, selon des sources parlementaires. Sharon s'adressait à la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense, qui débattait de la position du gouvernement sur la construction de la ligne de séparation, avant le début des audiences de la Cour internationale de Justice (CIJ) de la Haye prévu le 23 février. L'Assemblée générale de l'Onu a demandé en décembre à la CIJ un avis consultatif sur la légalité de la ligne de séparation en cours de construction en Cisjordanie occupée, qu'Israël qualifie de "clôture anti-terroriste" et les Palestiniens de "mur de l'apartheid". Concernant la Syrie, M. Sharon a refusé d'expliciter sa pensée mais des députés de son parti, le Likoud, comme de l'opposition de gauche, a estimé que M. Sharon écartait de cette façon une reprise prochaine des pourparlers avec Damas. Le Premier ministre de droite s'est, en effet, souvent exprimé contre un retrait de l'ensemble du Golan, qu'Israël a occupé en 1967 et annexé en 1981. Il a toutefois réaffirmé à la commission qu'Israël était prêt à négocier "sans conditions" un accord de paix avec la Syrie à partir du moment où ce pays "stoppait son soutien au terrorisme", en allusion au soutien de Damas au mouvement chiite libanais Hezbollah et à l'appui qu'Israël accuse la Syrie de fournir à plusieurs groupes radicaux palestiniens. Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères Sylvan Shalom a réitéré qu'il était en faveur de "négociations directes avec la Syrie sans pré conditions". "La direction syrienne doit fermer les quartiers généraux (des groupes) terroristes opérant à Damas et mettre fin au financement des organisations terroristes comme le Hezbollah ou le Hamas", a-t-il en outre affirmé. "Apparemment, Sharon parle de la fin de la négociation avec la Syrie pour empêcher qu'elle ne commence", a déclaré le chef de l'opposition travailliste, l'ancien Premier ministre Shimon Peres. Dans une interview publiée début décembre par le New York Times, le président syrien Bachar al-Assad avait envisagé une reprise du dialogue avec Israël en vue de récupérer le plateau du Golan, en échange de la paix et d'une normalisation des relations entre les deux pays. La Syrie veut reprendre les négociations là où elles s'étaient arrêtées en janvier 2000 quand le gouvernement travailliste israélien envisageait un retrait de la quasi totalité du Golan, hormis une bande étroite de terre longeant la rive orientale du lac de Tibériade, le principal réservoir d'eau douce d'Israël. Par ailleurs, à la frontière avec le Liban, deux soldats israéliens ont été grièvement blessés lundi quand leur bulldozer fut détruit par une explosion. L'explosion s'est produite à côté d'une piste militaire longeant la clôture électronique le long de la frontière, mais en territoire israélien, selon la radio militaire. Plusieurs engins explosifs avaient été découverts début janvier dans ce secteur, près du village de Zarit, mais n'avaient pas pu être tous neutralisés. Le Hezbollah libanais a annoncé avoir détruit un “véhicule militaire israélien” ayant franchi la frontière.