Le torchon brûle entre les représentants de la société civile et Moncef Marzouki, qui fait l'objet depuis quelques jours d'une motion de défiance, serait convoqué dans les deux prochaines semaines pour une séance parlementaire plénière à la Constituante. "La motion de défiance contre le président de la République a rempli les conditions légales de recevabilité (73 signatures) avec plus de 74 signatures de députés recueillies", a confirmé jeudi Mohamed Hamdi, député et président du groupe démocratique à la Constituante. M. Hamdi a expliqué que le bureau de la Constituante se réunira pour “fixer une date pour la séance plénière qui devra être tenue dans environ deux semaines". Si les 109 parmi les 217 votes des députés seront favorables à cette motion de défiance, le président Marzouki serait, à coup sûr, démissionnaire. Tout a commencé suite aux déclarations du président Marzouki en marge de sa visite au Qatar au sommet arabe à Doha. Des déclarations de mauvais goût qui ont provoqué l'ire des députés des partis de l'opposition et les représentants de la société civile. L'une des déclarations choc de Marzouki qui a ébranlé les laïques : “(...) S'ils œuvrent pour le renversement du gouvernement de quelque manière que ce soit, les laïques extrémistes seront pendus", avait déclaré le chef d'Etat tunisien à l'une des chaînes de télévision du Qatar. Pareilles déclarations “portent atteinte au prestige de la fonction du président de la République et à la réputation de la Tunisie. Il a agressivement attaqué l'opposition d'autant plus que son discours était incitateur à la division de la société tunisienne entre laïcs et islamistes", a encore confié le député M. Hamdi. Dans une déclaration, jeudi, à Mosaïque Fm, Samira Chaouachi, porte-parole officiel du parti Al Moubadara, a affirmé que “contrairement à ce qui a été mentionné dans plusieurs médias, les élus du parti Al Moubadara ont bel et bien signé la motion de censure contre le président de la République, Moncef Marzouki". Elle a ajouté que ces signatures “sont motivées par plusieurs raisons, dont notamment les déclarations de M. Marzouki qui prouvent qu'il ne parle pas au nom de tous les Tunisiens alors qu'il devrait œuvrer pour l'union nationale entre les différentes composantes du pays", a-t-elle soutenu. Par ailleurs, le Mouvement des destouriens libres est né. Il a été créé par le journaliste et militant Omar Shabou. Le nouveau-né sur la scène politique est ouvert à des destouriens et des indépendants qui ne sont pas impliqués dans l'ancien régime de Ben Ali. Pourtant il s'adresse aux destouriens. De quels destouriens s'agit-il alors ? La création officielle de ce front sera annoncée dans les prochains jours, a-t-on appris de sources sûres. Ce front rassemble six partis (les noms de ces partis seront annoncés très bientôt). Omar Shabou serait nommé secrétaire général de ce nouveau front. I. O. Nom Adresse email