Les Etats membres de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC) se sont mis d'accord sur un plan de sortie de crise en République démocratique centrafricaine (RCA). Le dirigeant de la rébellion centrafricaine, Michel Djotodia, a accepté un accord de normalisation mais l'Afrique du Sud se trouve à son tour ébranlée par la crise centrafricaine. La Centrafrique est depuis le 22 mars entre les mains des rebelles de la Séléka, l'opposition du président déchu. Le plan de normalisation compte trois résolutions importantes. La première touche au statut de Michel Djotodia, le dirigeant de la Séléka. La CEEAC ne le reconnaît pas comme président de la Centrafrique. Rappelons qu'il s'était autoproclamé tel après la fuite, le 23 mars, de François Bozizé, le président élu en 2008. Les deux autres résolutions concernent l'exercice des pouvoirs exécutif et législatif. La CEEAC préconise la création d'un collège composé par les forces vives de la société centrafricaine. Ce collège sera chargé de nommer le chef de l'exécutif pour une période de transition de deux ans maximum. Et une assemblée constituante chargée de rédiger une nouvelle constitution et de légiférer en attendant la mise en place d'une assemblée nationale élue. Notons que le putschiste, bien qu'il n'ait pas été reconnu comme président de la Centrafrique, n'a pas été non plus sanctionné par la CEEAC. Ainsi, il peut toujours peser sur les événements à Bangui. À la manière du capitaine Sanogo au Mali, ce militaire qui a renversé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars 2012. En revanche, cet accord entérine la chute de François Bozizé. Les chefs d'Etat de la CEEAC ont été jusqu'à encourager Thomas Boni Yayi, le président du Benin, à accueillir le président renversé. Cependant et alors que la situation est sur le point de s'apaiser à Bangui, il n'en est rien en Afrique du Sud, alliée de François Bozizé et véritable victime collatérale de la crise centrafricaine. Après l'accord de la CEEAC, le président sud-africain Jacob Zuma a annoncé le rapatriement de ses soldats engagés à Bangui depuis le mois de janvier. Ses soldats ont subi de lourdes pertes le 22 mars contre les rebelles de la Séléka. Selon un bilan officiel, 13 Sud-Africains auraient été tués pendant la bataille de Bangui. Ces pertes ont profondément choqué l'opinion publique sud-africaine et ont soulevé une vague de protestations contre la décision de Jacob Zuma d'engager des troupes en RCA : des témoignages à Bangui font état d'une trentaine de tués dans les rangs sud-africains, voire même d'une cinquantaine de morts. D. B. Nom Adresse email