"Sawad fi amel" (noirceur dans l'espoir) est l'intitulé du one man show de la comédienne Rym Takoucht, présenté vendredi après-midi à la salle Ibn Khaldoun d'Alger, dans le cadre des activités culturelles de l'établissement Arts et Culture de la wilaya d'Alger, qui propose, depuis quelques mois déjà, un programme riche et varié. Même s'il emprunte les techniques du one man show, le spectacle de Rym Takoucht est un monodrame, son deuxième après les aventures de l'attachante Zbida Zef. "Sawad fi amel", primé en 2012 lors de la première édition du Festival national de la Création théâtrale féminine d'Annaba, s'intéresse à El-Ghalia, une femme qui en a vu de toutes les couleurs, et qui partage son histoire, dans un jeu théâtral oscillant entre le registre comique et dramatique. L'héroïne du feuilleton à succès, "Hanan imraa", Rym Takoucht -qui a également incarné des rôles remarquables au cinéma, notamment dans "les Palmiers blessés", "Parfums d'Alger" ou encore dans l'excellent "Mascarades"- a évoqué, dans son spectacle, la vie de manière générale avec ses joies et ses peines. Elle a raconté les moments difficiles qui forgent la personnalité de l'être humain, le transforment et le rendent plus fort. Le personnage qu'incarne Rym Takoucht revient également sur l'enfance, la perte de l'innocence, et de sa totale disparition à l'âge adulte. Les erreurs de l'être humain et les maux qui heurtent son parcours dans la vie sont au centre de ce spectacle. Inspirée et touchée par la douloureuse parenthèse de la décennie noire, elle évoque l'espoir qui naît dans les jours les plus obscures de la vie. A ce moment du spectacle, un jeu d'ombre et de lumière accompagnait la prestation de la comédienne, comme pour accentuer ces moments de noirceur. Sur scène, un tronc d'arbre coupé, représentant les racines de l'être humain, et un vieux coffre, représentant sa mémoire, autour desquels la comédienne, dont la prestation relevait de la véritable performance, a axé son jeu, faisaient office de décor. En outre, le texte de ce spectacle a été écrit par la comédienne, en collaboration avec Djamel Saadouni et Hocine Nadir, dans un mélange de français, d'arabe dialectal et d'arabe classique. Souvent poétique, ce texte évoque la joie et la tristesse. Rym Takoucht a incarné El-Ghalia, un personnage représentatif de l'Algérie, de la beauté et de l'espoir. Par ailleurs, l'artiste a confié avoir été “émue" par le silence et l'attention de l'assistance. Et de préciser que dans ses pièces, elle n'a nullement la prétention de lancer des messages. “Je ne suis pas là pour faire la morale ou donner des instructions. Sur scène, je fais de l'art, pas de la politique", a-t-elle souligné. Dans sa pièce, Rym Takoucht pose parfois le doigt là où ça fait mal, mais reste lucide en terminant sur une note d'optimisme. F Y N Nom Adresse email