Faire passer l'Algérie du statut d'importateur à celui d'exportateur a toujours été la philosophie qui guide Cevital dans ses projets. Le patron du groupe Cevital était, hier, l'invité des “Mercredis de l'Insim". Pendant, un plus de deux heures, Issad Rebrab a tenté, à la salle de conférences de Hyundai Motors Algérie, à Oued Smar (Alger), de transmettre aux étudiants et enseignants de l'institut privé sa passion de créateur et de développeur d'entreprises. “Vous allez découvrir ce que n'importe quel Algérien peut faire ; peut-être mieux que ce que nous avons réalisé au niveau du groupe Cevital", a indiqué Issad Rebrab, en entamant le récit de son itinéraire. L'histoire du patron de Cevital est un message d'espoir. Elle dit aux jeunes étudiants de l'Insim et, à travers eux, à tous les jeunes Algériens. “Vous pouvez le faire !" De l'enseignant qu'il fut dans les années 1960 à Constantine, Issad Rebrab se retrouve aujourd'hui à la tête d'un groupe “présent sur plus de dix métiers". Son premier pas dans l'industrie remonte à 1971, avec la création de la société Socomeg. M. Rebrab s'intégra parmi le collectif des actionnaires de la petite Sarl de construction métallique, en prenant 20% des parts. Il réussit à mettre sur les rails Socomeg et en faire une entreprise performante. Depuis, Issad Rebrab n'arrête pas de créer des entreprises et donc de la richesse et des emplois. “Il faut persévérer. C'est de l'échec que naît la réussite", explique le patron de Cevital. De l'agroalimentaire, il est allé vers le verre plat puis vers une multitude d'activités porteuses d'avenir. Aujourd'hui, Cevital est un groupe diversifié, avec des structures managériales et financières fortes et une croissance annuelle à deux chiffres depuis 1999. De 790 collaborateurs en 1999, Cevital est passé à un effectif 12 841 travailleurs à fin 2012, soit un taux de croissance de 31,4% par an. Le chiffre d'affaires a suivi la même tendance. De 125 millions de dollars en 1999, le chiffre d'affaires de Cevital a atteint 3,5 milliards de dollars en 2012. “Nous prévoyons pour 2015, en principe, un chiffre d'affaires d'un peu plus de 6,7 milliards de dollars", a-t-il estimé. Cevital a fait passer l'Algérie du stade d'importateur d'huile, de sucre, de margarine et de graisses végétales, du verre plat à celui d'exportateur de ces produits. Cevital a investi également dans l'agriculture, dans la grande distribution, dans l'électroménagers (production de réfrigérateurs, climatiseurs, machines à laver, téléviseurs LCD de marque Samsung). Concernant le verre plat, 30% des capacités de la première ligne de 600 tonnes par jour, la plus importante d'Afrique, opérationnelle depuis 2007, couvre toute la demande nationale et 70% sont exportés (10% sur le marché maghrébin et 60% en Europe). Une deuxième ligne de 800 tonnes par jour est prévue pour 2015. “Nous voulons à terme, probablement en 2020, avec la mise en place progressivement de cinq lignes, faire de l'Algérie le 10e producteur mondial de verre plat", prévoit Issad Rebrab. Le patron de Cevital a des projets pleins les cartons : une unité de trituration de graines oléagineuses de 3 millions de tonnes par an, un complexe pétrochimique pour la production de propylène et de polypropylène, un complexe sidérurgique, trois cimenteries de 2 millions tonnes par an chacune, une usine pour la production de fenêtres (double et triple vitrage) dont 90% destinés à l'exportation, une nouvelle usine de production d'articles électroménagers destinés, là aussi, pour 90%, à l'exportation... Issad Rebrab a foi dans le potentiel de son pays. Faire passer l'Algérie du statut d'importateur à celui d'exportateur a toujours été la philosophie qui guide Cevital dans ses projets. “Nous n'avons aucun problème pour damer le pion aux Européens. Nous avons des avantages comparatifs qui nous permettent de les battre sur leur terrain", affirme le patron de Cevital, qui annonce également que le groupe “s'intéresse à la promotion immobilière". Qu'est-ce qui fait le succès de Cevital ? La veille stratégique et l'analyse permanente de la réalité des marchés et de leur évolution, le choix des équipements et des partenaires (leaders mondiaux chacun dans sa spécialité), le réinvestissement systématique des gains dans des secteurs porteurs et à forte valeur ajoutée, le choix d'investissement de taille mondiale (taille critique) et le choix de leur implantation, la transparence de l'information financière permettant l'accès à des modes de financement diversifiés, et enfin l'attention accordée au choix des femmes et hommes, à leur formation et à la transmission des compétences. “Il y a beaucoup d'opportunités en Algérie. Votre réussite dépend de votre endurance. Il faut persévérer", conseille le patron de Cevital, plaidant pour “le remplacement de la méfiance par la confiance". M R Nom Adresse email