Black-out total sur la teneur du premier round de négociations qui a duré plus de dix heures. Entamé, mardi, aux alentours de 16 heures, le 2e round du dialogue entre le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, et la délégation des archs, composée de 24 représentants des différentes wilayas, a été suspendu, hier matin, à 9 heures. Les deux parties ont convenu de reprendre les pourparlers aujourd'hui. C'est ce que le délégué de la ville de Tizi Ouzou, Belaïd Abrika, a annoncé, hier matin, à ses pairs qui, simultanément, tiennent un conclave “ouvert d'accompagnement” à la salle Ibn-Khaldoun. Sur l'avancement des travaux avec Ouyahia, Abrika sera assez peu disert, se contentant de dire : “Rien de nouveau pour le moment.” Même le conclave de l'Interwilayas a été levé pour permettre ainsi aux délégués des différentes wilayas de rentrer chez eux. “Mais ils pourraient être rappelés à tout moment”, nous a indiqué un délégué rencontré à Ibn-Khaldoun. Pourquoi la suspension des travaux ? Le motif officiel invoqué est de permettre à Ahmed Ouyahiade prendre part au conseil de gouvernement d'hier. “Il nous a avertis hier”, précise un délégué de Béjaïa. Comme son collègue de Tizi Ouzou, ce dernier a refusé de parler du déroulement et du contenu des négociations. Il s'est suffit de cette phrase : “On a discuté de tout et de rien. Mais je peux vous assurer qu'il y a de l'avancement dans les pourparlers. Les choses avancent, certes, très lentement, mais sûrement”. Mais le fait est qu'après plus de 15 heures de discussions, les choses ont l'air de patiner. D'aucuns parlent même de “blocage”, puisque les deux parties n'ont pas réussi à trouver un terrain d'entente sur la sixième incidence, à savoir la révocation des “indus élus”. Il faut convenir que la question est très épineuse et, là dessus, la délégation des archs, qui fait de cette question une sorte de sésame à l'ensemble de la démarche ne jouera pas sur du velours. Elle aura tout le mal du monde à obtenir un quelconque gain. Car le chef du gouvernement ne lâchera pas du lest sur cette question, au risque de se dédire et de jeter le discrédit sur ceux — le président de la république et le ministre d'état, ministre de l'intérieur et des collectivités locales — qui ont validé les deux derniers scrutins, les législatives et les locales, boycottés par la population de Kabylie. D'ailleurs, Yazid Zerhouni l'a signifié dernièrement en considérant la dissolution des assemblées “élues” comme “pas raisonnables”. C'est dire que les délégués sont allés au charbon. C'est dire aussi combien l'aboutissement du présent dialogue sur la mise en œuvre de la plateforme d'El-Kseur est des plus incertains, puisque de la prise en charge de cette sixième incidence, les archs ont fait une condition sine qua non pour son entame. A. C.