C'est le réveil des vieux démons. Israël revient sur les traces des guerres israélo-arabes qu'il a remportées en 1967 et 1973. En s'attaquant à la Syrie sous le fallacieux prétexte de présence d'armes destinées au Hizbollah libanais, Tel-Aviv ne fait que renforcer la rébellion syrienne, “opposition démocratique" ou “Al-Qaïda", c'est selon, née dans le sillage du Printemps arabe. Au moment où le régime de Bachar al-Assad semble reprendre l'initiative militaire sur le terrain, les frappes israéliennes contre les positions de l'armée syrienne signifient au moins une chose : Israël vient de démontrer ses intentions à l'égard d'un monde arabe qu'il voulait et veut toujours, désuni, dépecé, déstructuré et incapable de gouverner ou de construire un Etat. Grâce au concours des mouvements islamistes beaucoup plus obsédés par le pouvoir, quitte à utiliser la violence et le terrorisme, et ils l'ont bien démontré, mais aussi à la complicité de certaines monarchies du Golfe, révélée au grand jour à travers les câbles WikiLeaks, Israël a pu jouer sur les divisions, les régimes totalitaires, les crises identitaires et l'appartenance religieuse pour faire du Moyen-Orient une véritable poudrière. Si l'objectif premier était de faire en sorte que l'Etat hébreu puisse signer la paix avec des pays arabes affaiblis, la situation de la région telle qu'elle se présente aujourd'hui laisse la voie libre à Israël d'aller plus loin dans ses plans. Pour les partisans de la doctrine radicale, Israël n'a jamais été aussi puissant que maintenant. Des Etats voisins en conflit et ceux qui ne le sont pas ne constituent pas, du moins pour l'heure, des ennemis potentiels. Mais, dans le même temps, le démantèlement de l'Etat libanais a permis au Hizbollah d'émerger en tant qu'organisation dotée de capacités de nuisance avec l'aide d'un Iran soucieux d'assurer ses bases arrière et de veiller au soutien des communautés chiites dans la région. La guerre en Syrie dont la finalité n'est pas forcément l'instauration d'un régime démocratique, l'effondrement de l'Irak livré aux mains des différentes ethnies, l'arrivée des islamistes en Egypte et les crises économiques et humanitaires font que ces évènements sont autant d'arguments pour le système sioniste qui continue de caresser le rêve du “grand Israël" et qui pourrait justifier demain, aux yeux de l'opinion mondiale, une guerre défensive d'annexion comme il l'a déjà fait par le passé. La Syrie serait-elle alors la première dans la cible de Tel-Aviv ? Nom Adresse email