Quatre années après son lancement, le Plan national de développement agricole et rural (PNDAR) a redonné, certes, un second souffle au secteur et pu créer une certaine dynamique au sein des agriculteurs, mais beaucoup de choses restent à faire. C'est la conclusion qui ressort des indicateurs d'évaluation de la mise en œuvre de ce plan qui fêtera début février prochain son quatrième anniversaire. Le bilan affiche un taux de croissance de la production agricole de 17% en valeur et de près de 24% en volume, rien que pour l'année 2003. Cette évolution est d'un taux moyen de 8% entre 2000 et 2003. La tendance est confirmée également par l'augmentation du rendement des principales filières telles que les céréales (+35%), la pomme de terre (+43%), les dattes (+15%). Le Pndar a permis la création de quelque 156 000 postes d'emploi dont plus de 250 000 permanents. Les chiffres concernant le personnel employé par le secteur, avancés par le ministre délégué chargé du Développement rural, M. Benaïssa, contredisent ceux de l'Office national des statistiques (ONS). Pour lui, l'agriculture emploie entre 2,3 à 2,6 millions de personnes annuellement. Parfois, le nombre atteint les 3 millions si l'on additionne l'ensemble des activités rurales. La gestion des ressources naturelles a connu une nette amélioration puisque plus de 2,5 millions d'hectares ont été mis en défens durant l'année dernière avec la participation de la population. Plus de 400 petits ouvrages hydrauliques ont été en outre construits. Des quantités importantes d'eau estimées à 500 millions de m3/an, l'équivalent de 3 fois le barrage de Keddara, avoue le ministre délégué, ont été utilisées pour le cheptel, l'irrigation… Par ailleurs, la mise en application de la stratégie de développement rural a été caractérisée par le retour des populations vers leurs lieux natals. “Nous commençons sérieusement à renverser la tendance. Aujourd'hui, les populations rejoignent leurs terres et quittent les villes et les exemples dans les wilayas de Aïn Defla, Médéa, Saïda… sont édifiants. C'était notre promesse et nous l'avons tenue”, soulignera M. Benaïssa. C'est la résultante des divers pro-grammes mis en œuvre, à savoir le Pndar, le plan de soutien à la relance économique, les programmes communaux, l'Ansej… des unités de transformation, de valorisation, de transports et autres sont, en effet, créées sur ces territoires. Cela est essentiellement lié, selon le ministre délégué, à la politique d'accompagnement suivie et consacrée au seul créateur de richesse, en l'occurrence l'exploitant agricole. En termes plus clairs, c'est l'agriculteur qui doit effectuer le premier acte et exprimer sa ferme volonté à développer un programme pluriannuel à son exploitation agricole. À la centrale, aux Directions des services agricoles (DSA), à la BADR, la CNMA et les instituts techniques accompagnent ces agriculteurs en leur créant les conditions nécessaires. Toutefois, certaines exploitations sont à la traîne. Elles n'arrivent pas à suivre le rythme. Le rôle des animateurs et autres partenaires est, à ce propos, primordial pour rendre ces unités bancables dans les plus brefs délais. L'accompagnement de ces acteurs passe cependant impérativement par le montage de dispositifs de partage de risques entre l'Etat, l'institution financière, les opérateurs économiques. Sur un autre registre, le ministère prévoit pour l'année en cours, des programmes de formation et de perfectionnement à quelque 7 000 cadres qui accompliront la mission d'animateurs des projets dont la valorisation du patrimoine rural et celui lancé avec la Banque mondiale, pour ne citer que ces deux exemples. Ces projets ont touché, estime le ministre, quelque 1 045 localités jusque-là. Il reste encore 7 000 autres à atteindre. Ces zones seront certainement ciblées par les 10 000 projets inscrits au programme du ministère. B. K. Repères - Plus de 25 000 exploitations agricoles ont été créées dans le cadre de la mise en valeur des terres. - Plus de 60 projets sont lancés avec la FAO, d'autres avec le Centre international des hautes études et les trois autres avec le Fida implantés à Skikda, M'sila et Drara à l'Ouest du pays. - Le ministère s'attend à une croissance se situant entre 5 et 10% pour les prochaines années avec une ambition de toucher quelque 4 000 zones isolées. - La superficie de mise en valeur courant 2003 est de 135 215 ha. B. K.