“Doter le pays d'une Constitution pérenne qui soit l'émanation des aspirations populaires, lesquelles sont nombreuses, préoccupantes, mais surtout légitimes. Cette loi fondamentale se veut un véritable contrat social. Car, il est temps de se libérer du système jacobin hérité du modèle colonial français." Ce sont là les termes de Me Hakim Saheb, ancien député et secrétaire national chargé de la réforme de l'Etat au RCD, lors de son intervention, hier, aux travaux de la convention régionale du parti, organisés au théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaïa. Pour l'orateur, “la Constitution est un contrat social dont la philosophie doit faire écho à l'histoire et à la mémoire des peuples sous peine d'être reçue comme un corps étranger par le corps social auquel elle est supposée garantir stabilité, harmonie et convivialité. La résonance de l'histoire vécue dans la loi fondamentale est une condition pour l'instauration d'un Etat stable et cohérent à même de s'adapter à une modernité assumée par un peuple libre et souverain. Elle doit refléter les aspirations du peuple, traduire les mutations sociales profondes et consacrer la primauté du droit." L'ancien député RCD de Tizi Ouzou, en sa qualité de juriste de formation, a tenu à souligner que “le texte fondateur des Etats-Unis d'Amérique date de 1787 et la Constitution française, promulguée en 1958 en pleine guerre d'Algérie, demeurent la référence dans leur pays respectif. Alors que dans notre pays, la Constitution a été, de tout temps, conçue selon la volonté exclusive des groupes au pouvoir". Paraphrasant l'ancien président du RCD, le Dr Saïd Sadi, qui avait déclaré qu'“on ne peut pas sauver et le pays et le régime", M. Saheb se dit persuadé que “le pouvoir en place n'est animé que par la pérennité du régime". Avant de soumettre au débat les propositions du RCD contenues dans son document intitulé “propositions pour une Constitution pérenne", le membre de la direction du RCD a tenu à expliquer les grands axes de cette mouture qui devra être enrichie lors des sept conventions régionales qu'organisera le parti à travers le territoire national. Selon le même responsable du RCD, ces rencontres régionales seront couronnées par la tenue d'une convention nationale à Alger, avant le 5 juillet prochain. Abordant le chapitre relatif au pouvoir législatif, le secrétaire national du RCD estimera que “le Parlement doit s'affranchir du pouvoir exécutif. C'est-à-dire, il sera en mesure de contrôler souverainement la gestion des affaires publiques, tout en évaluant aussi l'action et le bilan du pouvoir exécutif". Concernant le pouvoir exécutif, le RCD préconise le bicéphalisme, seul système qui “peut transcender le formalisme actuel avec des attributions clairement réparties entre un président de la République élu au suffrage universel direct et un chef du gouvernement nommé par le Président et responsable devant le Parlement". Pour la formation de Mohcine Belabbas, le Chef du gouvernement, issu de la majorité parlementaire, doit avoir des responsabilités constitutionnelles au lieu d'être confiné dans la délégation de pouvoirs du président de la République. Alors que ce dernier est rééligible une seule fois pour un mandat de cinq ans. “La limitation du nombre de mandats constitue un véritable antidote aux réélections systématiques, aux dérives du despotisme et de la présidence à vie et favorise corrélativement une compétition politique ouverte et saine", a-t-on soutenu. K O Nom Adresse email