Il était l'un des initiateurs de la grève des étudiants, au sein de l'Union générale des étudiants musulmans algériens. Pour commémorer la date du 19 Mai, M. Aït Menguellet, en collaboration avec l'association sociale du village d'Ighil Bouamas (commune d'Iboudrarène), a lancé une initiative en sa qualité de témoin historique, faisant lui aussi partie de ces jeunes lycéens et étudiants des années 50. Il met ainsi sa mémoire au service de la transmission et de l'écriture de l'histoire, en donnant une conférence témoignage sur les événements estudiantins de 1956. Il évoquera indubitablement l'enfant des Iboudrarène, en l'occurrence le martyr Amara Rachid, dit Si Mustapha, et Belaïd Abdesselam, ainsi que la participation collégiale des enfants d'Iboudrarène et de Yatafène dont le témoin a cité les noms inscrits sur une liste minutieusement rassemblée par le conférencier. Amara Rachid, né à Guelma en 1934, de parents originaires de Bouadnane (commune d'Iboudrarène, daïra de Beni Yenni). Il a vécu une enfance en mouvement et en déplacement, car son père était interprète judiciaire, allant de mutation en mutation selon les besoins de sa fonction administrative. A l'université d'Alger, il a joué un rôle des plus importants et a gagné la confiance de l'architecte de la révolution, Abane Ramdane. Il était l'un des initiateurs de la grève des étudiants, au sein de l'Ugema, convaincu comme ses pairs de l'appel historique où on lira “avec un diplôme en plus, on ne fera pas de meilleurs cadavres". “Nos écoles centenaires avaient alimenté le réseau FLN-ALN, et ils étaient nombreux à partir d'ici pour mourir au combat", dira un septuagénaire intervenant lors de la conférence. Dda Lmouloud évoquera la période où il était lycéen à Tizi Ouzou avec son “cousin Ahmed, Amer Yahia B. dit Khelifa, Ben Athmane Achour Ben Dahmane, au lycée de Ben Aknoun, Abdelmalek Abdennour, au lycée de Boufarik, Aït Abdelmalek Bachir et d'autres disciples éparpillés à travers le territoire national. Parmi eux des martyrs exécutés par l'armée française tels que Abdelmalek Ali (Ben Saïd) tué en 1960 avec un groupe de fermiers du village d'Ighil Bouamas, ou Hocini Saïd, tué au maquis à Mascara, ou encore Ould Mokhtar Achour frère du chahid Mokrane". Le conférencier détenait une liste complémentaire des étudiants issus des villages de Darna, Aït Saâda, Bouadnane, Tassaft, Aït Ali Ouharzoune, Ighil n'Tsedda, grévistes du 19 mai 1956. Un intervenant, lui-même instituteur bénévole à l'école d'Ighil Bouamas, entre 1961-1962, témoigne de l'époque. Il s'agit de maître Amer Yahia, qui a tenu à nous lire une lettre-archive où il était question des deux militants de la cause nationale Amer Yahia Salem de l'UDMA et de M'barek Aït Menguellet du PPA-MTLD, tendance berbériste. Pour rappel, l'école d'Ighil Bouamas fut incendiée la nuit du 15 au 16 avril 1956. Aujourd'hui, l'école qui a abrité cet événement commémoratif porte le nom d'une grande femme martyre, Taous Benamara, qui assurait la liaison jusqu'à son assassinat en 1960. Certains remettent en cause la thèse du suicide que l'armée française a voulu incruster dans la mémoire collective. “Il s'agit bel et bien d'un assassinat, elle était tombée en combattante comme ses frères de combat", dira l'orateur qui l'a comparée à l'affaire Ben M'hidi. Il est à déplorer enfin l'absence des écoliers, lycéens et étudiants, ainsi que des enseignants. L B. Nom Adresse email