Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), une association française non gouvernementale créée depuis 1949 par d'anciens résistants, a estimé, lundi dans une intervention orale devant la 23e session du Conseil des droits de l'Homme, que le Maroc s'est discrédité de toute possibilité de candidature au Conseil onusien des droits de l'Homme à cause de son rejet de l'inclusion de l'observation et de la protection des droits de l'Homme dans le mandat de la mission de l'ONU au Sahara Occidental. Le représentant de cette organisation, agréée comme “Association nationale d'éducation populaire" en France et dotée du statut consultatif auprès de l'ONU, a souligné que, par ce rejet, le royaume du Maroc “s'est disqualifié des élections au Conseil des droits de l'Homme". Rappelons que le Maroc est candidat pour les élections à la candidature du Conseil des droits de l'Homme de Genève, alors que l'Algérie est le candidat soutenu par l'Union africaine à ce même siège. Le Mrap a ouvertement critiqué l'attitude incompatible du Maroc, qui refuse de permettre à l'ONU de protéger les droits de l'Homme au Sahara Occidental alors qu'il œuvre par tous les moyens pour intégrer le Conseil onusien censé être en charge de la promotion et la protection universelles des droits de l'Homme. L'organisation française a, en conclusion, estimé qu'il est grand temps pour le Haut-Commissariat des droits de l'Homme “d'envoyer une équipe d'enquête au Sahara Occidental afin d'évaluer la situation des droits de l'Homme et la situation des organisations non gouvernementales" sahraouies, soulignant qu'il est nécessaire “d'inclure dans le prochain rapport annuel de l'Office (du Haut-Commissariat des droits de l'Homme) une section dédiée aux territoires non autonomes", tel le Sahara Occidental. Le Maroc, soutenu par la France et l'Espagne, avait refusé un projet de résolution présenté le mois d'avril dernier par les Etats-Unis d'Amérique, et soutenu par toutes les organisations non gouvernementales internationales, qui recommandait l'inclusion de la surveillance des droits de l'Homme dans le mandat de la Minurso. Cette attitude marocaine a été marquée par plusieurs gaffes diplomatiques contre les pays qui soutenaient cette initiative, notamment l'US. La France avait farouchement défendu la position marocaine s'alignant malheureusement, une fois de plus, avec un royaume qui est unanimement accusé par toutes les ONG internationales des droits de l'Homme de violations flagrantes contre le peuple du Sahara Occidental, un territoire encore dans la liste de décolonisation de l'ONU, qui lui reconnaît le droit à l'autodétermination depuis 1963. M.L.M. (*) Secrétaire général de l'Union des journalistes sahraouis Nom Adresse email