Le secrétaire général du mouvement Ennahda était hier à Aïn Beïda, dans la wilaya d'Oum El-Bouaghi, où il a animé un meeting populaire durant lequel il s'est longuement étalé sur la situation du pays. Il a entamé son discours en revenant sur les dernières informations en provenance du palais de l'Elysée, à Paris, sur l'état de santé du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Fateh Rebaï a jugé étrange que des informations sur la santé du président de la République nous viennent de responsables français et non des responsables algériens. “Le peuple a le droit de tout savoir sur Bouteflika." Pour M. Rebaï, le peuple algérien aspire à un véritable changement. Et les réformes sont malheureusement encore boiteuses et vidées de leur contenu. “L'élection présidentielle est une occasion pour un changement pacifique. Le peuple ne veut pas d'autre aventure. Il faut que les élections soient ouvertes et non fermées. Le scénario que nous préférons est qu'il y ait des initiatives de la part de la classe politique pour obliger le décideur en Algérie de ne pas tomber, encore une fois, dans l'erreur. Il faudra aller vers de vraies élections, transparentes et crédibles. Lesquelles élections donneront un Président de tous les Algériens et non d'un parti ou d'un clan, un président qui sera, lui, apte à réviser la Constitution. Ce président devra également revoir les réformes (loi sur les partis, électorale et code de l'information) puis la construction d'institutions fortes à commencer par le Parlement, l'indépendance de la justice". Interrogé par Liberté sur l'avis de son mouvement sur l'initiative lancée par trois personnalités politiques pour une deuxième République et une période de transition avant d'aller à des élections transparentes devant aboutir à l'ouverture politique réelle, M. Rebaï répondra sans détour qu'au niveau d'Ennahda, “nous ne voulons pas de période transitoire, nous sommes déjà dans la transition depuis 1988", a-t-il rétorqué. Faisant allusion au FLN et au RND, il ne marquera pas de tirer à boulets rouges sur “des partis qui ont obtenu la majorité aux dernières élections et qui sont aujourd'hui décapitées. Elles sont sans président ou sans secrétaire général". Il n'est pas normal, a-t-il dit, qu'“en Algérie un parti qui gagne aux élections législatives ne gouverne pas et n'assume pas ses responsabilités". B N Nom Adresse email