A quelques jours du début de la saison estivale, l'insalubrité et l'incivisme règnent toujours dans la ville des rives de la Seybouse. En effet, tout le monde s'accorde à dire que l'hygiène est déplorable à Annaba, à l'exception, toutefois, de l'itinéraire emprunté par les officiels pour regagner le siège de la wilaya qui semble bénéficier d'un traitement exceptionnel. Certains élus sont d'ailleurs les premiers à le reconnaître. “Annaba a perdu énormément de son attrait. J'étais surpris de constater que certaines cités de la ville sont sales, moches, de nuit comme de jour", a reconnu un membre de l'APW. Ainsi, Annaba, qu'on a toujours qualifiée de ville coquette, a vu, depuis janvier dernier, son cadre se dégrader progressivement. Il s'agit là d'un problème sérieux, auquel ni les habitants ni encore moins les autorités locales, particulièrement celles de l'APC, n'accordent de considération. Pis encore, même les quartiers européens d'autrefois, à l'image du cours de la Révolution, Saint-Cloud et le Majestic, semblent être à leur tour affectés par l'insalubrité. Le cours de la Révolution, la plus importante place publique de Annaba, qui ne désemplit pas à longueur d'année, est, le soir venu, aux mains des mendiants, des malades mentaux et des sans-abri. Plus grave encore, cet espace “vital" pour les Bônois, leur objet de fierté, est pris d'assaut, la nuit, par des rats si gros qu'ils font fuir les chats. Juste à côté, les trottoirs de la rue Gambetta, l'avenue la plus commerçante de la ville, sont carrément squattés par les propriétaires des magasins, qui ne daignent même plus soigner ou à tout le moins nettoyer leur devanture, depuis que les vendeurs occasionnels ont été chassés en janvier dernier par la police, à la grande satisfaction de la population. Même constat du côté des autres places publiques et squares du centre-ville, à l'exemple du “marché au blé" et des marchés d'El-Hattab, où les marchands de fruits installent, sans gêne, leurs charrettes sur les trottoirs, allant jusqu'à en interdire l'accès aux passants, obligés malgré eux de circuler en plein milieu de la chaussée. Le soir venu et les lieux vidés, ce sont des montagnes de déchets qui jonchent le sol, abandonnés par les vendeurs. Au niveau de la Plaine Ouest, certaines cités-dortoirs sont réduites à l'état d'espaces pour animaux, à l'instar des quartiers Bangladesh et Rym, où les chiens côtoient les poules, si ce n'est des moutons et des vaches. A ce décor peu réjouissant s'ajoutent les dépôts d'ordures ménagères, débordés à longueur de journée et qui restent en l'état, parfois, durant plusieurs jours sans que personne s'en soucie. B. B Nom Adresse email