Air Lib semble être sortie de la zone de turbulences dans laquelle elle s'est engouffrée la semaine passée. L'apport d'IMCA, un groupe néerlandais qui a fait sa fortune dans la machine-outil et l'immobilier a “sauvé” Air Lib d'un crash programmé. C'est du moins ce qui ressort de la conférence de presse de Pascal Perri organisée hier à Alger. Selon lui, le 31 janvier ne constitue pas “une date-butoir, ni un sursis” tel que l'information a été rapportée par la presse. Les deux mois que le gouvernement français avait donnés à Air Lib s'apparentent à un délai qui permettra à la compagnie de “ficeler le dossier avec IMCA”. “Le premier février nous continuerons à voler. En 2003 nous serons encore là et bien au-delà”, affirmera M. Perri, très optimiste quant à l'avenir d'Air Lib, notamment concernant ses dessertes vers l'Algérie. C'est que la destination Algérie est une ligne très rentable pour Air Lib. “Les lignes Paris-Alger et Paris-Oran, cette année, sont les seules lignes qui ont enregistré des résultats encourageants chiffrés entre 6 et 7 millions d'euros.” Du coup, l'Algérie pour Pascale Perri est “un vecteur de développement de la compagnie”. Et donc le personnel local ne risque pas d'être touché par la suppression d'emplois que la compagnie envisage au cas où elle n'obtient pas l'autorisation d'ouvrir des lignes vers les capitales africaines. “Si le gouvernement ne suit pas l'avis du Conseil supérieur de l'aviation marchande, je serai contraint d'abandonner les vols long courrier et de licencier 1 300 personnes”, avait expliqué le président de la compagnie, Jean-Charles Corbet dans un journal français. Perri rassure : “Le personnel d'Alger n'a rien à craindre.” “Jusque-là, nous avons tenu nos engagements en Algérie”, affirme M. Perri. Ce dernier parle même des nouvelles mesures telles que la mise en ligne d'Airbus A321 qui remplaceront le Mac Donald (MD) ainsi que la mise en place ciblé à moindre prix pour certaines catégories, les retraités par exemple, et les jeunes qui poursuivent leurs études en France. Pour l'Aïd, par exemple, Air lib offre pour un aller simple des billets à 150 euros et pour un aller retour des billets à 250 euros. C'est qu'avec un taux de remplissage supérieur à 60% pour les lignes algériennes, Air Lib a réussi son pari et se situe bien au-delà de son point d'équilibre, alors que, selon Perri, la ligne vers la Libye ne donne pas satisfaction. En fait, Air lib s'appuiera, avec son partenaire qui compte reprendre une partie des actions de la compagnie sur Air Lib Express. Le succès commercial du concept à bas prix se transforme en succès économique. “L'équilibre d'exploitation sera atteint sur les lignes françaises d'Air Lib Express au mois de décembre 2002”, affirme-t-on. Au cas où le gouvernement français n'autorise pas les dessertes vers les capitales africaines Air Lib ne risque pas de se voir transformer en compagnie à bas prix comme l'évoque une rumeur tenace. Pour l'heure, on ne sait pas quel secteur IMCA désire reprendre. En tout état de cause, les lignes vers l'Algérie seront maintenues, souligne Perri. Concernant les 90 millions que la compagnie doit rembourser à l'Etat, Perri estime qu'avec un chiffre d'affaires de l'ordre de 750 millions d'euros, le niveau d'endettement est acceptable. Ce qui manquait à l'entreprise, affirme-t-il, ce sont les fonds propres. Pascale Perri, dans ce cadre, évoque la restructuration du passif de l'entreprise pour le proposer au rachat par les banques. Et avec l'arrivée d'IMCA, qui apporte une certaines garantie financière, le refinancement par les banques de ces 90 millions d'euros devient possible. M. R.