Les grands pays soutenant l'opposition syrienne ont décidé d'intensifier leur aide à la rébellion pour "inverser" le rapport des forces sur le terrain en sa faveur, avant la tenue d'une conférence de paix à Genève. Réunis à Doha, les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont annoncé avoir décidé d'une aide urgente en matériel et en équipements militaire à la rébellion, mais elle sera dépêchée via des canaux non officiels. Pour contourner la question controversée de l'aide militaire directe par la Russie alliée de Damas, mais également de leurs propres opinions, Washington, Paris et Londres vont recourir aux voies du Qatar et de l'Arabie saoudite, pourvoyeurs de l'opposition syrienne dès le début de l'insurrection contre le régime de Damas. Ces trois pays ont promis leur assistance militaire qui sera canalisée par le Haut conseil militaire syrien relevant de l'Armée syrienne libre (ASL), afin qu'elle ne tombe pas entre les mains des groupes islamistes. Tout cela n'est que de la poudre aux yeux des opinions internationales, car l'opposition syrienne a toujours eu les armes qu'elle a réclamées. Le Qatar n'a pas attendu qu'un accord intervienne sur cette question, depuis plus d'une année, d'importantes quantités d'armes issues notamment des stocks de Mouammar Kadhafi, le "guide" libyen renversé et tué le 20 octobre 2011, ont été envoyées aux rebelles syriens. Les modalités de ces transferts sont même connues, comme cette saisie en avril dernier par l'armée libanaise de trois containers d'armes en provenance de Libye et destinées à la rébellion syrienne à bord d'un navire arraisonné dans le nord du Liban. Dans un article daté du 21 juin, le New York Times a rapporté, en se basant sur des données de vols aériens et de témoignages d'officiels, de contrebandiers, de rebelles et d'analystes, les réseaux financés par le Qatar pour transporter les armes depuis la Libye jusqu'aux combattants de l'opposition syrienne. Et les "révolutionnaires" libyens n'ont envoyé que des armes légères (fusils, mitrailleuses, lance-roquettes type RPG, obus de mortier), ils ont également envoyé des missiles antichars. L'un de ces fournisseurs d'armes libyens, interrogé par l'agence britannique Reuters, estime qu'environ 28 t d'armes ont ainsi été livrées aux rebelles anti-Assad par les airs depuis août 2012. Les avions spécialement affrétés pour l'occasion décollent vers la Turquie ou la Jordanie, où les armes sont ensuite introduites clandestinement en Syrie, rapporte Reuters. Selon le New York Times, un avion transporteur C-17 qatari a fait au minimum trois voyages en Libye cette année, le 15 janvier, le 1er février et le 16 avril. Les avions sont ensuite retournés à la base aérienne Al-Udeid au Qatar, avant de se rendre à Ankara en Turquie, avec à bord des armes et des équipements en plus de ceux fournis par les rebelles libyens, précise le quotidien. Pour se donner bonne figure, les onze pays du front anti-Bachar ont condamné l'envoi de milliers de combattants du Hezbollah libanais et de chiites iraniens et irakiens qui appuient selon eux l'armée de Damas. De même qu'ils ont condamné les livraisons d'armes russes qui, selon eux, se sont accélérées ces dernières semaines. D. B Nom Adresse email