Le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci, a appelé, début juin, "à tirer les leçons" de la situation financière du pays de ce 1er trimestre 2013, marquée essentiellement par l'instabilité du marché énergétique et le recul des quantités d'hydrocarbures exportées par l'Algérie. Au cours d'une conférence de presse consacrée à la présentation des tendances monétaires et financières au 1er trimestre 2013, le gouverneur de la Banque d'Algérie a indiqué que cette situation a provoqué "un choc pour la balance des paiements extérieurs du pays", laquelle a connu "une baisse substantielle". En chiffres, "le solde global de la balance des paiements est estimé à seulement 0,846 milliard de dollars au 1er trimestre contre un excédent de 4,164 milliards de dollars au 1er trimestre 2012". Ce qui s'est répercuté sur les réserves de changes du pays, dont l'encours, or non compris, est évalué à 189,768 milliards de dollars, contre 190,661 milliards à fin 2012. M. Laksaci a tenu, néanmoins, à préciser qu'il ne s'agit pas d'une baisse, mais de "l'effet de valorisation négatif". Il fera remarquer aussi que ce choc est similaire à celui enregistré en 2009 au début de la crise financière qui a provoqué une baisse sensible des prix du pétrole. Cette mise en garde du gouverneur de la Banque d'Algérie intervient quelques semaines seulement après la montée au créneau du ministre des Finances, Karim Djoudi, qui a, lui aussi, tiré la sonnette d'alarme sur l'explosion des dépenses publiques, la croissance des importations et leurs conséquences néfastes sur les grands équilibres macroéconomiques. "Le budget de l'Etat est comme le budget d'un ménage : si on dépense trop et qu'on tire trop fort sur la corde, on va tout perdre", avait-t-il déclaré. Certes, les indicateurs financiers et économiques sont bons, selon Karim Djoudi. Néanmoins, le grand argentier du pays ne se satisfait pas de la dépendance continue à la dépense publique, misant sur un engagement davantage effectif du secteur privé en termes de demande. Comme il n'a pas manqué de prévoir la hausse du déficit budgétaire à 20% durant cette année. Selon Karim Djoudi et Mohamed Laksaci, la prudence devrait être de mise car, si la tendance baissière des prix du pétrole se poursuit, le pays ne sera pas à l'abri de chocs qui mettraient en danger sa stabilité. Le Premier ministre estime, lui, que les déclarations de Karim Djoudi sont alarmistes. S. S. Nom Adresse email