Silence radio du côté des autorités algériennes face à cette situation désastreuse qui implique aussi un préjudice moral et des centaines de milliers d'Algériens privés de la omra. Une situation inédite vécue actuellement par 165 agences de voyages algériennes organisatrices de la omra 2013 qui ne savent plus à quel saint se vouer. Un grand nombre d'entres elles est lourdement pénalisé, voire menacé de faillite à cause de la décision des Saoudiens de limiter la durée de la omra à 15 jours au lieu d'un mois, mais pas seulement. Le véritable obstacle réside dans la délivrance des visas dont le nombre a été réduit sensiblement (5 à 6 visas/jour) jusqu'à atteindre le "zéro", notamment depuis le 8 juin dernier, comme confirmé hier auprès d'une source syndicale de la famille des voyagistes. "Nous avons été surpris par pareille décision alors que toutes les dispositions ont été prises. Nous avons déjà payé l'hébergement et le transport aérien et encaissé l'argent des pèlerins algériens désirant se rendre aux Lieux saints pour la omra, notamment durant le Ramadhan", explique notre interlocuteur, qui ne comprend pas que "les Saoudiens puissent prendre des décisions aussi tardivement sans tenir compte des conséquences sur les agences qui ont toujours été des partenaires fiables qui payent leurs dus rubis sur l'ongle". Le plus grave dans l'histoire intervient du côté des autorités algériennes qui observent un silence radio, ignorant toutes les plaintes et autres sollicitations pour intercéder auprès des autorités saoudiennes, comme l'auraient fait, selon certaines sources, les responsables égyptiens. "Le ministre du Tourisme, celui des Affaires religieuses ainsi que le président de l'Office du hadj et de la omra ont été interpellés sans jamais lever le petit doigt", ont dénoncé les agences réunies la semaine passée à l'hôtel Mazafran en réponse à l'appel du Syndicat national des agences de voyages (Snav). À l'occasion, et en désespoir de cause, c'est carrément un SOS qui a été adressé à Abdelmalek Sellal en sa qualité de Premier ministre, et ce, lors de la conférence de presse qui a suivi ce conclave. "La solution est forcément politique et doit émaner des autorités algériennes", a soutenu alors Bachir Djeribi, président du Snav mais peine perdue. Aucune réaction n'a émané à ce jour, laissant ainsi la situation s'envenimer davantage. Les agences de voyages obligées de rembourser les nombreux prétendants à la omra ont du mal à les convaincre que la responsabilité ne leur incombe en aucune manière. "C'est un coup porté à notre réputation en tant que voyagistes alors que nous nous sommes énormément investis pour la gagner", déplore un voyagiste qui n'arrive pas à réaliser que l'Etat algérien puisse ainsi se contenter d'observer sans réagir pour éviter une perte sèche aux voyagistes qui auront du mal à se relever après pareille tourmente. Ils sont aussi des centaines de milliers d'Algériens à être privés de la omra sans aucun égard de la part d'aucune partie pour leur expliquer la situation et les sensibliser. N S Nom Adresse email