Agréée par l'Office du hadj et omra, la liste de 145 agences de voyages a été revue à la baisse jusqu'à atteindre 60 sans aucune explication. Le Syndicat des voyagistes dénonce une ingérence et un grave préjudice financier. Fait inédit. Les Saoudiens se mêlent, à présent, des affaires des Algériens et vont jusqu'à prendre des décisions à leur place. Le consul saoudien en Algérie est allé jusqu'à revoir la liste des agences de voyages habilitées à opérer la omra sans explication aucune. Agréé par l'Office du hadj et de la omra, la liste de 145 agences de voyages a été revue à la baisse jusqu'à atteindre les 60 sans aucune explication (publiée hier sur www.mofa.gov.sa). Le plus curieux dans l'histoire, c'est que personne n'est en mesure de dire sur quels critères les Saoudiens se sont basés pour procéder à la sélection dans la mesure où ils ne se sont pas référés à aucun responsable algérien. Offusqués par tant de mépris, les agences de voyages, par le biais du leur syndicat (Snav d'Alger), n'ont pas manqué de dénoncer ce qu'ils qualifient “d'ingérence” dans les affaires du pays et l'éviction de manière arbitraire de certaines agences. Ils se sont d'ailleurs rapprochés, hier, de l'Office national du hadj pour y rencontrer son responsable. “M. Barbara n'avait pas d'explications à donner mais il nous a rassurés et nous a promis que ce problème allait être réglé dans les plus brefs délais. Lui aussi refuse toute ingérence de la part des Saoudiens et considère cette initiative carrément comme une atteinte à la souveraineté du pays”, nous a affirmé hier un des responsable du Snav d'Alger qui, par ailleurs, a saisi à ce propos le ministère du Tourisme qui est leur tutelle. La sélection de ces agences de voyages s'est faite par l'Office en vertu d'un cahier des charges mais pas seulement. Les agences doivent aussi avoir un partenaire sur les lieux (en Arabie Saoudite) avec lequel un contrat doit être signé et une caution déposée. Celle-ci varie entre 1 et 2 millions de DA. Suivra alors l'étape de la validation définitive de la candidature qui doit être approuvée par ailleurs par le ministère des Affaires religieuses. Cela signifie que la procédure a été menée avec minutie et que l'Arabie Saoudite ne peut pas invoquer “le manque de sérieux des agences”. D'ailleurs quelque soit l'argumentaire qui pourrait être avancé par les Saoudiens, il aurait dû intervenir bien plus tôt pour épargner aux Algériens l'effort d'un travail colossal et surtout une perte de temps et d'argent significative pour les agences de voyages. “Comment est-ce possible de voir ainsi les Saoudiens décider d'une chose pareille. À la limite, ils auraient pu formuler des réserves quant à la procédure auprès de l'office ou encore réduire le nombre des visas accordés (ils l'ont fait en 2008) mais cela devait arriver juste après Ramadhan et non pas aujourd'hui alors que tout est finalisé”, insistent les représentants du syndicat qui comptent sur les autorités algériennes pour réagir au plus vite pour mettre un terme à cette mascarade. Aussi, de tous les musulmans du monde, l'Algérie est le seul pays qui n'a pas encore entamé l'opération de la omra qui durera jusqu'au mois de Ramadhan prochain. Elle se décline d'ailleurs en trois phases et la dernière qui approche le mois sacré en est la plus onéreuse. Raison pour laquelle un grand nombre de pèlerins optent aussi pour cette période qui convient à leurs petites bourses (la omra varie entre 120 et 150 000 DA). Ils ont été 185 000 Algériens a effectuer la omra pris en charge par 130 agences de voyages agréées par l'office. N S