S'ils ont unanimement dénoncé la destitution du président Mohamed Morsi, les islamistes algériens n'ont pas moins exhorté, dans un mouvement tout aussi unanime, leurs congénères du Parti de la liberté et de la justice (PLJ) à verser dans la violence. Le coordinateur de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV), Azzedine Djarafa, a appelé les Egyptiens à éviter tout recours à la violence. Le même message est adressé par le président du Mouvement pour la société de la paix (MSP), Abderrezak Makri, appelant les partisans du président déchu à la retenue. "Nous exhortons les partisans du Dr Morsi à faire preuve de retenue et à s'en tenir au changement pacifique. Ils sont tenus de maintenir l'espoir chez les jeunes et la foi en l'action politique pacifique", a écrit M. Makri sur sa page facebook. Son parti, le MSP, a lancé le même appel à la pondération. "Nous exhortons les partisans du président Morsi, du PLJ et les Frères musulmans à s'en tenir à l'action pacifique et à ne pas répondre à la provocation pour (...) maintenir intacts leur crédit et leur popularité", a souligné le MSP dans un communiqué. Le parti d'Ennahda, présidé par Fateh Rabiai, a lancé la même exhortation à la modération. "Le mouvement appelle les partisans de la légalité à s'en tenir à l'option de l'action pacifique pour éviter l'effusion de sang et ne pas tomber dans le piège des ennemis de l'Egypte (...)", a affirmé le parti de Fateh Rabiai dans un communiqué. Cela étant, les islamistes algériens ont fermement condamné l'action de l'armée en la qualifiant de coup d'Etat et d'atteinte à la légalité. Le parti d'Abderrezak Makri a qualifié la destitution de Morsi par l'armée de "coup d'Etat militaire". "Il n'y a aucune raison légale, politique et juridique, sauf celle de faire un bond en arrière vers l'ancien système avec l'appui de certaines forces régionales et mondiales internationales (...) qui veulent saboter le nouveau modèle démocratique représenté par les partis islamistes", a soutenu le MSP, qui évoque "la mauvaise foi des putschistes". Après avoir dénoncé "un coup d'Etat contre la légitimité constitutionnelle", le Front du changement d'Abdelmadjid Menasra voit dans ce qui se passe en Egypte une preuve de "la fausseté des appels à la démocratie que claironnaient certaines puissances mondiales", mais aussi "une grande confusion dans les concepts de démocratie et de légalité chez les différents courants politiques dans le monde arabe". Côté officiel, les autorités algériennes ont affiché une neutralité vis-à-vis de la destitution du président Morsi, se contentant d'espérer une transition conforme aux aspirations des Egyptiens. "Nous formons le vœu pressant que la transition puisse répondre aux aspirations légitimes du peuple égyptien, à travers la recherche d'un consensus national fondé sur le rassemblement et la réconciliation nationale et en veillant au respect des dispositions constitutionnelles", a déclaré le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Amar Belani, à l'APS. A. C. Nom Adresse email