Le mouvement Ennahda et le Mouvement de la société pour la paix (MSP), se sont précipités pour dénoncer ce que Ennahda qualifie de «coup d'Etat contre la légitimité». La destitution du désormais ex-président égyptien, Mohamed Morsi, par l'armée, suite à une grande pression populaire, n'est pas pour plaire aux islamistes algériens qui ont beaucoup misé sur la victoire électorale de leurs «frères» dans les pays de la région. Le mouvement Ennahda et le Mouvement de la société pour la paix (MSP), membres de l'Alliance de l'Algérie verte (AAV) se sont précipités pour dénoncer ce que Ennahda qualifie de «coup d'Etat contre la légitimité». Pour le mouvement Ennahda, ce «coup d'Etat» opéré en Egypte aura des conséquences graves sur tous les pays de la région. Ce mouvement islamiste a dénoncé, aussi, le «silence arabe» et «la complicité internationale» dans ce qui s'est passé en Egypte, en s'en prenant aux armées des pays de la région. «Les événements de l'Egypte ont prouvé que les armées arabes prennent partie pour les minorités laïques extrémistes même quand il s'agit de détruire la légitimité au cas où le peuple élit leurs adversaires», dénonce le mouvement Ennahda dans un communiqué signé par le secrétaire général, Fateh Rebaï. «L'avortement du processus démocratique» en Egypte, souligne le mouvement, renforce la vision de ceux qui croient que tout changement doit intervenir par la force. Quant à ceux qui croient que le changement intervient par les urnes et le travail politique pacifique, ils ont subi «la déception». Plusieurs pays arabes ont, en effet, salué le rôle de l'armée égyptienne qui a déposé l'ex-président islamiste Mohamed Morsi et ont salué le nouveau président de l'Egypte par intérim. Pour sa part, le MSP a averti, dans un communiqué qui porte la signature de son président, Abderrazak Mokri, contre la «confiscation du choix du peuple» qui poussera à la violence. Le MSP alerte que l'atteinte portée au choix démocratique encouragera des franges entières de la jeunesse à se convaincre de la justesse de la violence pour imposer son choix. Pour le MPS, la solution politique, démocratique et pacifique est la seule voie pour faire sortir l'Egypte des «prémices de l'explosion et de la guerre civile». Les partis islamistes ignorent-ils qu'un président élu démocratiquement peut perdre sa légitimité en cours de mandat quand il devient «acteur» de dérives autoritaires? En effet, il ne suffit pas d'être élu pour être démocrate surtout quand l'élu commence à exercer le pouvoir. Un démocrate se distingue par son comportement avec la société, l'opposition, la justice et les institutions. Or, Mohamed Morsi s'est inscrit dans une logique de défis d'une grande partie de son peuple au lieu de se comporter comme un démocrate pour «empêcher» le peuple de lui retirer la légitimité qu'il lui a octroyée.