Avec les remous que connaissent les résidences universitaires, le manque de lits et de places pédagogiques, la prochaine rentrée universitaire à Béjaïa s'annonce sous de mauvais auspices. Lors de la dernière session de l'APW, la situation qui prévaut à l'université de Béjaïa, notamment, en raison des actes de violence qui ont secoué les administrations de la DOU, a donné lieu à un débat houleux. Si les membres de l'APW ont saisi le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique afin qu'une commission d'enquête soit dépêchée, le wali de Béjaïa, qui est intervenu lors d'une conférence de presse dernièrement, a indiqué que c'est finalement le ministère de l'Intérieur qui a diligenté une enquête à cet effet. Selon lui, le procureur de la République a, pour sa part, ouvert une enquête approfondie. "On a demandé au recteur de faire un assainissement, car on ne comprend pas comment certains arrivent à avoir des cartes d'étudiant. Pis, ils ont même droit à des bourses", a-t-il confié. Cependant, le wali a tenu à rappeler que "le recteur et les directeurs des DOU ne sont pas membres de l'exécutif. Je n'ai aucune autorité. L'université a son propre comité des marchés. Et croyez-moi, il y a à boire et à manger. Les viandes rouges et blanches c'est quelque 34 milliards de centimes à gérer, ce n'est pas peu". Mais ce n'est pas seulement les événements qui ont émaillé le dernier semestre de l'année qui s'achève qui risquent de perturber la prochaine rentrée universitaire. Avec l'arrivée de quelque 9000 nouveaux bacheliers, l'administration universitaire aura fort à faire pour aplanir des difficultés qui tendent à devenir récurrentes à chaque rentrée. Selon les estimations des responsables de l'université de Béjaïa, le déficit dans les différentes résidences universitaires serait de 3280 lits. Un manque qui sera accentué par la restitution des 250 logements sociaux locatifs où étaient affectés provisoirement quelque 1200 étudiants l'année passée. Pour rappel, en 2012, et pour parer au déficit enregistré en lits, les pouvoir publics ont été contraints de défalquer exceptionnellement 250 unités des logements sociaux locatifs à Sidi Ali Lebher pour les mettre à la disposition des étudiants. Mais cette solution provisoire ne risque pas de se reproduire cette année, vu les rapports conflictuels qu'une partie des étudiants avait entretenus avec les familles qui y résident. Une situation qui risque de se répercuter sur le nombre d'étudiants qui peuvent s'inscrire à l'université de Béjaïa, comme cela a déjà été le cas en 2011, où seulement 52% du total des effectifs reçus au bac ont pu s'inscrire, alors que les autres ont été affectés dans les universités des wilayas limitrophes. En outre, le retard enregistré dans la réalisation des infrastructures risque de donner du fil à retordre aux responsables de l'université. Selon le rapport de l'administration rectorale lu récemment devant les membres de l'APW, l'état d'avancement des travaux des nouvelles infrastructures au niveau des campus d'El-Kseur et d'Amizour serait de l'ordre de 45 à 50%. Pis, ces infrastructures ne seront fonctionnelles que l'année prochaine, indique-t-on. En effet, 2 futurs pôles universitaires ainsi que 2 nouvelles résidences universitaires d'une capacité d'accueil de 3000 lits chacune devraient être réalisées dans les prochaines années dans les communes d'El-Kseur et d'Amizour, mais sont toujours au stade de chantier. Par ailleurs, selon les syndicalistes, la qualité de l'enseignement à l'université de Béjaïa risque d'être affectée en raison, notamment, du manque d'encadrement pédagogique, vu le nombre sans cesse croissant des étudiants, qui est passé de 8500 en 2000 à 42 000 en 2013. H. K Nom Adresse email