Malgré la clarté des textes, la réglementation demeure impuissante à faire face à une situation dramatique. Cinquante-cinq mille accidents de voitures sont recensés chaque année causant la mort de 4 000 personnes. Un constat dramatique qui, plus est, coûte à l'Etat 35 milliards de DA, soit 1,4 % du PNB. La réglementation en vigueur ne peut en aucun cas être considérée comme élément défaillant. “Un accident peut être dû au conducteur qui ne respecte pas le code, au véhicule qui ne répond pas aux normes ou alors à l'état de la route. Comme il peut être dû à une conjugaison de ces trois éléments.” explique M. Messaoud Nacer Taher, sous-directeur de la circulation routière au niveau du ministère des Transports. Et d'enchaîner : “La loi est très claire dans tous ses aspects. Reste aux autres intervenants de s'acquitter, à leur tour, de la tâche qui leur est confiée faisant allusion sans nul doute aux services de sécurité”. Notre interlocuteur n'exclut pas la grande part de responsabilité qui revient au conducteur souvent imprudent ou carrément ignorant des règles d'usage en la matière. À ce propos, M. Messaoud Nacer a annoncé que, dans les six mois à venir, le ministère va instaurer un brevet de chauffeur professionnel. Car, souvent les véhicules de poids lourds sont à l'origine d'accidents mortels. À noter que ce type de véhicules est soumis à la réglementation au même titre que tout autre véhicule, en vertu de la loi 01-14 du 19 août 2001 sur la circulation routière qui stipule, dans son article 9, que “tout conducteur de véhicule doit observer les règles de circulation routière de manière à ne constituer aucun danger pour lui-même et pour les autres usagers”, sous peine de sanction comme le précise l'article 12 : “Le conducteur de véhicule est pénalement et civilement responsable des infractions commises par lui”. L'article 16, quant à lui, avertit que “toutes les précautions doivent être prises pour que le chargement d'un véhicule automobile ou remorqué ne puisse pas être une cause de dommage ou de danger pour autrui”. Cette disposition vient s'ajouter à celles contenues dans le décret 88-06 du 19 janvier 1988, “toutes les précautions utiles doivent être prises pour que le chargement d'un véhicule automobile ou remorque ne puisse être une cause de dommage ou de danger. Tout chargement débordant ou pouvant déborder le contour extérieur du véhicule, du fait des oscillations du transport, doit être solidement amarré. Les chaînes, les bâches et autres accessoires, mobiles ou flottants, doivent être fixés aux véhicules de manière à ne sortir, à aucun moment, du contour extérieur du chargement et à ne pas traîner sur le sol“, indique l'article 89 de ce décret, alors que la disposition suivante avertit que “sous réserve des dispositions des articles 71 à 75 ci-dessus, la largeur du chargement d'un véhicule automobile ou remorqué, mesurée, toutes saillies comprises dans une section transversale quelconque, ne doit pas dépasser 2,50 mètres “ À la question de savoir si ces véhicules de poids lourds ont le droit de circuler partout et à toutes les heures, M. Messaoud Nacer répondra qu'“il existe un plan de circulation pour chaque ville, établi par les autorités compétentes et que tout conducteur doit respecter”. “Ce qui semble a priori tout à fait simple à mettre en pratique mais sur le terrain c'est toute une autre histoire…” N. S.