Gênés par leur posture vis-à-vis de l'éviction du président Mohamed Morsi, qui est en contradiction avec leurs positions antérieures dans des cas similaires, les Etats-Unis tentent de se repositionner en insistant sur le respect des droits de l'Homme. Bien qu'ils ne qualifient toujours pas de "coup d'Etat" le renversement de Mohamed Morsi, les Etats-Unis ont demandé, vendredi, à l'armée égyptienne et aux dirigeants par intérim de libérer le président déchu, détenu depuis sa destitution le 3 juillet dernier. Ainsi, la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki, a déclaré que Washington est d'accord avec l'appel de l'Allemagne à libérer Morsi et formule "publiquement" la même demande. Pour rappel, Mme Psaki avait condamné ces derniers jours les arrestations arbitraires en Egypte, mais refusait de dire si l'administration américaine demandait la libération de Mohamed Morsi. "Nous avons exprimé nos inquiétudes depuis le début (...) au sujet de son interpellation, au sujet des arrestations politiques arbitraires de membres des Frères musulmans", a-t-elle rappelé. Elle a également indiqué lors d'un point de presse que des responsables américains ont été en contact régulier avec tous les secteurs de la société égyptienne. "Nous continuons à demander (...) que les détenus soient bien traités", a affirmé Mme Psaki. Dans le même ordre d'idées, elle a ajouté : "Nous continuons à considérer ces arrestations comme des arrestations politiques, et continuons de penser que (les personnes arrêtées) devraient être libérées." Indiquant que l'ambassadeur américain en Egypte, Anne Patterson, a rencontré le président égyptien par intérim Adly Mansour, la porte-parole de la diplomatie américaine a révélé que les dirigeants égyptiens par intérim "ont préparé un projet (...), mais ce que nous voudrions voir, ce sont des avancées vers un processus ouvert". "Tandis que nous reconnaissons que le président Morsi a été démocratiquement élu (...), cela va au-delà de ce qui s'est passé dans les urnes. La plupart des transitions démocratiques prennent des années à prendre racine et se stabiliser, surtout après des décennies de régime autocratique", a-t-elle expliqué. Les Etats-Unis s'alignent donc sur l'Allemagne, qui a demandé vendredi à l'Egypte de mettre "fin à toutes les mesures limitant (sa) liberté de mouvement". Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a déclaré : "Nous demandons qu'il soit mis fin à toutes les mesures limitant la liberté de mouvement de Mohamed Morsi." Il a également demandé qu'une "institution neutre et à la crédibilité incontestable" puisse "immédiatement" avoir accès à l'ancien président. Interrogé lors d'une conférence de presse gouvernementale régulière, le porte-parole du ministère, Martin Schäfer, a précisé que cette institution pouvait, par exemple, être le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). R. I./Agences Nom Adresse email