Plus de 6 millions de personnes sont employées dans le privé alors que le secteur public n'a créé que 4 millions de postes. L'Algérie a besoin de plus de 2 millions de commerçants pour assurer une meilleure couverture de son territoire en activités commerciales. Le nombre de registres du commerce délivrés jusque-là, estimé à 1,6 million, ne correspond pas aux normes internationales requises qui exigent 1 million de commerçants pour une population de 10 millions d'habitants. Compte tenu de sa démographie, le pays devrait se doter de quelque 3,8 millions de grossistes, détaillants et autres marchands. Ce qui, par conséquent, va créer des postes d'emploi et résorbera davantage le taux de chômage. C'est dire l'apport précieux des professions libérales dans la création de postes d'emploi. Le rôle du secteur privé dans ce sens a été au centre des débats au cours d'une conférence organisée hier par l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Le privé emploie à lui seul 76% de la population. Il recrute plus que le secteur public. Plus de 6 millions de personnes sont employées dans le privé, alors que le public n'a créé que 4 millions de postes. Invité à cette rencontre, le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), Mohand Saïd Naït-Abdelaziz, estime que le privé est désormais "sorti de l'anonymat". Il n'est plus cet éternel "sous-traitant". Il s'est imposé de lui-même, avoue-t-il, et a obtenu une place de choix sur la scène socioéconomique du pays. M. Naït-Abdelaziz plaide pour une égalité des chances et des avantages entre les deux secteurs. Or, la réalité du terrain montre clairement le soutien, les facilitations et autres privilèges octroyés au secteur public au détriment du privé. C'est cette iniquité que combat d'ailleurs le président de la CNPA depuis plusieurs années. Une position qui fait de lui un partisan du dialogue social et un partenaire social des pouvoirs publics, notamment lors des tripartites. Pour la prochaine, prévue en septembre, à laquelle le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a convié les différents participants, M. Naït-Abdelaziz demandera une évaluation des dossiers décidée au cours des précédents rendez-vous, tenus en mai et septembre 2011. Il s'agit plus précisément des 200 mesures approuvées pour le bon fonctionnement de l'économie nationale, telles, entre autres, l'amélioration du climat des affaires et la promotion de la production nationale. Quid des dossiers ayant trait aussi au pacte économique et social, décidé par les membres de la tripartite ? Par ailleurs, l'UGCAA soutient la CNPA quant à la nécessité d'accorder un intérêt au secteur privé en lui offrant toutes les conditions pour qu'il puisse créer de l'emploi et, par la même, de la richesse. Cela passe, relève M. Boulenouar, porte-parole de l'union, par une décentralisation des décisions économiques. En termes plus clairs, permettre aux collectivités locales de favoriser l'émergence du privé sur le plan local. La fiscalité doit être, selon lui, revue à la baisse car, celle appliquée actuellement n'encourage guère le privé à exercer des activités libérales par appréhension pour les impôts. Un tel impératif le pousse à suivre le chemin de l'informel loin de toutes "tracasseries fiscales". Outre la révision du système bancaire, l'UGCAA appelle pour la concrétisation du réseau national de distribution en accélérant le rythme de réalisation des 1 000 marchés de proximité, des 800 autres de détail et 30 infrastructures de commerce de gros. Une fois construits, ces espaces commerciaux créeront, affirme M. Boulenouar, quelque 500 000 postes d'emploi. L'éradication du marché informel constitue l'autre recommandation de cette organisation de par le mal qu'il cause à l'économie nationale. "L'argent qui circule dans le marché noir sert à financer les produits périmés et contrefaits et ceux de la contrebande. Ce marché parallèle devient également un cadre idoine pour le blanchiment d'argent", précise le porte-parole de l'UGCAA qui reste favorable à l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Pour peu, nuance-t-il, qu'il y ait un programme adéquat de mise à niveau des entreprises algériennes et que la production nationale soit encouragée davantage. B K Nom Adresse email