Visiblement, les islamistes algériens, eux qui nourrissent le fol espoir de rafler la mise à l'élection présidentielle de 2014, sont les plus "touchés" par ce qui est arrivé à leurs "frères" d'Egypte. Et pour cause, ils ne cessent de multiplier leurs rencontres pour exprimer leur soutien à la confrérie égyptienne, sous prétexte de défendre la légitimité du président Morsi déchu par l'armée avec le soutien d'une grande majorité du peuple. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP), qui organisé avant-hier au siège du parti, avec la participation d'autres partis de même obédience et des universitaires, une conférence pour le "soutien à nos frères égyptiens", ne dissimule pas sa "grande préoccupation" par rapport à ce qui se passe en Egypte. "Ce qui se passe en Egypte est pour nous, très important ; c'est une transformation historique dans tous ses paramètres qui, tôt ou tard, affectera certainement toute la nation arabe", a d'emblée soutenu Abderrezak Makri. Feignant de dissimuler son rapprochement des Frères musulmans du pays des pharaons, en avançant que "si nous intéressons à l'Egypte, cela n'a pas de relation directe avec les Frères musulmans", le chef du MSP a, paradoxalement, tenté de convaincre que ce qui se passe en Egypte serait plutôt "une menace pour la démocratie". Pour lui, la remise en cause de l'élection de Mohamed Morsi en tant que président, puis sa déchéance du pouvoir sont deux "péchés" contradictoires avec les valeurs universelles de liberté, de justice et de démocratie. M. Makri alerte, par ailleurs, sur l'idée d'occuper la rue par le peuple qui, dit-il, risque de se propager vers davantage de pays du monde dit arabe. De son avis, il s'agit là d'un risque qui pourrait réellement freiner l'opportunité de développement de ces pays dont fait partie l'Algérie. "Pas de développement sans la démocratie et un travail politique pacifique", a-t-il martelé, non sans nous faire découvrir, pour la première fois, que notre pays serait représenté par "deux sociétés mais qui sont, selon lui, réunies par le pacte social et le travail politique". M. Makri parle-t-il de (sa) société islamiste et de celle représentée par les démocrates ? À décrypter son discours sur le cas égyptien, c'est le seul clivage qui existerait chez nous. Qualifiant de ce fait d'"hécatombe" ce que vit actuellement le peuple égyptien, le leader du MSP estime ainsi que la réhabilitation du clan Morsi est la solution qui permettrait une sortie de crise pour ce pays. Même son de cloche chez les autres intervenants, dont Abdelkader Merbah du RPR, Djamel Abdeslam du FAN, Djahid Younsi d'El-Islah, Tahar Benbaïbèche d'El-Fadjr el-Djadid, ou encore Naïma Salhi du PEP, qui dénonceront tour à tour le "coup d'Etat" perpétré contre Morsi. Plus objectif, Zoubir Aârous, sociologue universitaire, qui a pris du plaisir à débattre avec les islamistes ces derniers temps, a, quant à lui, laissé entendre que Morsi n'a pas changé de système après son arrivée au pouvoir à la faveur de la révolution populaire. Néanmoins, il a appelé à la révision effective de toutes les positions et à une large participation de toutes les composantes de la société ainsi qu'à la cohabitation avec l'autre, pour que l'Egypte puisse se relever. F.A Nom Adresse email