Les retombées de la crise au Mal Un groupe de partis, réunis autour de l'initiative de la défense de la mémoire et de la souveraineté nationales, a dressé hier au siège du MSP à Alger, un véritable réquisitoire contre la position officielle sur la crise au Mali. Parmi les présents, on compte Boudjara Soltani (MSP), Fateh Rebaï (Nahda), Djamel Benabdeslam (Front de l'Algérie nouvelle), Abdelkader Merbah (Majd), Tahar Benbaïbech (Fedjr Djadid), Naïma Salhi (Parti de l'équité et la proclamation), Abdelhak Ghermoul (MNL) et d'un autre parti présidé par Ahmed Gourari. Moussa Touati du Fna était absent et Ahmed Bensaïd a représenté l'Organisation pour la défense de la mémoire. La position de l'Algérie dans l'affaire malienne est déplorée par Djamel Benabdeslam. Les présents reprochent aussi aux autorités «d'en avoir trop fait» lors de l'accueil du chef de l'Etat français, François Hollande à l'occasion de sa récente visite en Algérie. Il dénoncent le fait qu'on ait donné à la visite «toutes les allures d'un évènement grandiose». Les présents affirment qu'à travers l'autorisation de survol de l'espace aérien accordée aux avions de guerre français, «l'Algérie participe de fait à l'intervention militaire au nord du Mali». Ce groupe de partis qui font de la souveraineté nationale leur cheval de bataille, se disent prêts à mettre toute leur énergie et toute leur volonté dans cette initiative née il y a à peine deux mois, plus précisément le 17 décembre dernier. Cette mosaïque de partis dont la plupart sont d'obédience islamiste, est à quelques exceptions près, formée des mêmes formations ayant installé le Parlement parallèle et éphémère après les législatives. Ce qui était une initiative mort-née. Les partis affichent la volonté d'aller, cette fois-ci, au-delà des communiqués et déclarations aux médias. Dans ce contexte, une autre rencontre est déjà prévue en février prochain pour «dévoiler une série de compromissions avec les Occidentaux notamment la France», a fait savoir Bouguerra Soltani. L'échec des réformes politiques initiées par le chef de l'Etat, les amendements à apporter à la Constitution, «la démocratie de façade» sont également évoqués par ces chefs de partis. «Avant d'ouvrir l'espace aérien et d'entraîner l'Algérie dans le bourbier malien, il aurait été politiquement correct de consulter la classe politique et la société civile», ajoute-t-on. Abdelkader Merbah parle d'un évènement «ayant généré des retombées incommensurables à nos frontières et sur la stabilité ainsi que sur l'économie». Ces partis ont salué l'assaut donné par les forces spéciales après l'attaque contre le site gazier de Tinguentourine à In Aménas. «Il est de notre droit de demander à la France de se retirer du Mali», soutiennent-ils encore. Cette position intervient après la sortie du nouveau président Egyptien, Mohamed Morsi issu de la confrérie des Frères musulmans. Le chef d'Etat égyptien s'est élevé, lundi dernier contre les opérations des forces françaises engagées au Mali pour repousser les combattants islamistes contrôlant le nord du pays. Dans leurs déclaration politique finale, les participants à cette initiative dénoncent l'intervention militaire française au Mali, l'autorisation du survol de l'espace aérien accordée aux avions français, le black out médiatique et la confusion totale à propos de l'attaque contre la base de In Amenas.