"D'ici à la fin de l'année, nous évaluerons la situation. Si rien n'est fait, nous interpellerons à nouveau le ministère et nous agirons dans le sens de la loi", avertit le secrétaire général de la Fédération textiles et cuirs affiliée à l'UGTA. Le préavis de grève, lancé par le Syndicat d'entreprise de l'Algérienne des textiles (Texalg) pour le 8 septembre dernier, a été finalement suspendu après que les deux parties sont parvenues à un accord de principe sur les préoccupations posées par le syndicat. Amar Takdjout, secrétaire général de la Fédération textiles et cuirs affiliée à l'UGTA, rapporte que cet accord a été obtenu laborieusement, malgré la volonté du ministère de tutelle (Industrie, PME et Promotion de l'investissement) de donner une issue pragmatique au conflit. Pour rappel, ce dernier a été exacerbé, en juillet dernier, par une grève observée par quelque 6 000 travailleurs des 17 usines de l'entreprise (tissus, coton, fils, couvertures, linge de maison, soieries, textiles industriels, laine). Ces derniers ont protesté, entre autres, contre l'indisponibilité des matières premières et la baisse de la productivité en dépit du fait que Texalg a bénéficié d'un important plan de relance, validé par le CPE en avril 2011. "Le ministère est intervenu, après cette grève, en donnant des orientations à la direction de Texalg pour renouer le dialogue avec le syndicat et régler les problèmes. Mais ces instructions sont restées lettre morte pendant tout le Ramadhan. Nous avons interpellé alors la tutelle, qui a convoqué une réunion entre moi, le chef du cabinet du ministère et le président du SGP Industries manufacturières. Nous avons arrêté une démarche à suivre", raconte M. Takdjout. Le 2 septembre, le dialogue social reprend et aboutit à un accord en sept points dont la permanisation des travailleurs, l'élaboration d'une convention collective, la restructuration de l'entreprise qui ne possède ni organigramme ni règlement intérieur, l'indemnisation des travailleurs partant à la retraite... Il s'agit aussi, pour le syndicat, de rassurer les salariés de Texalg quant à la stabilité de leurs emplois et la promotion de leurs carrières et aussi relancer effectivement les activités de l'entreprise, qui a reçu une dotation budgétaire de l'ordre de 300 millions de dollars. Le gouvernement a consenti cet effort financier pour relancer l'industrie du textile. Il semblerait, néanmoins, que Texalg peine à trouver ses repères. Ce qui fait douter, quelque peu, le syndicat sur le respect effectif des engagements pris. "Nous, en tant que fédération et syndicat d'entreprise, sommes disposés à poursuivre le dialogue et à accompagner le processus de relance. Il faut toutefois que la direction de l'entreprise porte aussi à bout de bras la démarche", soutient notre interlocuteur, qui dit que le syndicat "ne donne pas de chèque signé à blanc. Nous suivons attentivement l'exécution de cet accord. D'ici à la fin de l'année, nous évaluerons la situation. Si rien n'est fait, nous interpellerons à nouveau le ministère et nous agirons dans le sens de la loi", avertit M. Takdjout. S. H. Nom Adresse email