L'accord de Genève donne une semaine à Damas pour présenter la liste des armes chimiques détenues par le régime et fixe comme objectif leur élimination d'ici à la mi-2014. L'accord conclu samedi à Genève entre les Etats-Unis et la Russie sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien a ouvert la voie à d'intenses tractations diplomatiques. Les discussions doivent déboucher sur une résolution des Nations unies n'excluant pas un recours possible à la force contre le régime de Bachar Al-Assad, qui a une semaine pour présenter une liste de ses armes chimiques. Ce recours à la force reste encore entouré d'ambiguïtés. Les discussions se poursuivent sur ce sujet, Moscou étant favorable à des sanctions, réfutant toute idée d'intervention militaire. La Chine a salué l'accord-cadre russo-américain, estimant que celui "apaisera la tension en Syrie" et qu'il "permet d'ouvrir des perspectives pour régler la question en Syrie par des moyens pacifiques". Depuis plus de deux ans, Pékin, de concert avec Moscou, a opposé une fin de non-recevoir aux appels internationaux à exercer davantage de pression sur le régime de Bachar Al-Assad, usant de son veto au Conseil de sécurité des Nations unies. La France, après avoir traîné les pieds d'autant que l'accord s'est fait en dehors d'elle, a fini par admettre que l'accord représentait "une avancée importante". Ronchonne, elle se pose des questions sur la confiance à accorder à Bachar Al-Assad, sur la faisabilité des contrôles dans la destruction des armes chimiques, sur ce qui se passera s'il y a des manquements. Mais, et c'est l'essentiel, Paris écarte des "sanctions automatiques" en soulignant qu'en cas de manquement de Damas, le Conseil de sécurité de l'ONU sera saisi conformément au chapitre VII de sa charte. Ce chapitre prévoit un éventuel recours à la force. L'accord de Genève donne une semaine à Damas pour présenter la liste des armes chimiques détenues par le régime et fixe comme objectif leur élimination d'ici à la mi-2014. L'opposition syrienne a réclamé hier à la communauté internationale d'imposer au régime syrien, en plus du démantèlement de son arsenal d'armes chimiques, une "interdiction d'utiliser les missiles balistiques et l'aviation contre les civils". La prochaine étape est la diffusion du rapport des inspecteurs de l'ONU sur l'emploi des armes chimiques. Ils ont enquêté sur l'attaque du 21 août dernier, ayant fait des centaines de morts. Selon le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, ce rapport "va conclure de manière accablante" à l'utilisation d'armes chimiques en Syrie. Mais ses inspecteurs n'ont pas pour mandat de déterminer qui est responsable de cette attaque, imputée par les Occidentaux au régime de Damas, ce que Bachar Al-Assad a contesté, alors que Moscou a douté de son implication. Quoi qu'il en soit, la question syrienne est dans une nouvelle phase. Kerry doit mettre aujourd'hui au parfum ses homologues français et britannique, à Paris. Laurent Fabius qui était à Pékin se rendra après les explications de Kerry à Moscou. Au-delà de la question des armes chimiques, Américains et Russes espèrent aussi que le processus débouchera sur un accord plus ambitieux, visant à mettre un terme à une guerre civile qui a déjà fait quelque 110 000 morts depuis deux ans et demi. Lakhdar Brahimi, le médiateur onusien, a repris du service, il a été chargé par Moscou et Washington de préparer Genève II. D. B Nom Adresse email