Selon Réda Hamiani, si on veut pénaliser la consommation "jugée excessive ou trop orientée sur les produits luxueux", l'instrument idoine est la taxe sur la valeur ajoutée. La tripartite pourrait se tenir à la fin de la dernière semaine du mois en cours ou peut-être le 3 octobre. "On attend la confirmation du Premier ministre", a indiqué, hier, le président du Forum des chefs d'entreprise, Réda Hamiani, sur les ondes da la radio Chaîne III. "L'invité de la rédaction" de la Radio nationale, Chaîne III, indique que pour la première fois, "le mouvement patronal, dans son ensemble constitué par 8 ou 9 organisations, a décidé de se rapprocher de façon très organique pour essayer de parler d'une seule voix". M. Hamiani a évoqué deux documents, "bien distincts", que le patronat soumettra à la tripartite. Le premier de portée générale "devrait concerner les stratégies, les politiques à mener, les visions... Nous allons interpeller nos autorités sur le rôle de l'industrie dans notre pays, sur la place que doivent occuper les importations, sur le rôle et le soutien qui doivent être apportés au secteur", a précisé le président du FCE. "Nous avons des assurances", a affirmé M. Hamiani. "Des discussions préparatoires ont déjà eu lieu au courant de l'été passé", a-t-il rappelé, soulignant la convergence de point de vue sur la nécessité d'organiser l'économie, de relancer l'industrie et l'investissement. Le deuxième document, plus opérationnel, recensera l'ensemble des suggestions, des mesures que le patronat souhaite mettre sur la table, "pour améliorer le climat des affaires, tirer la croissance vers le haut, sortir du piège de la dépendance des hydrocarbures". Le président du FCE souhaite que "les autorités lèvent quelques ambigüités sur le rôle de l'Etat, sur son interventionnisme général, sur la poursuite de l'économie de marché, qui demande une liberté des prix, d'action et d'investissement". "Nous avons besoin de savoir du point de vue doctrinal du système économique où nous en sommes. Avant de passer au menu des mesures souhaitables à prendre, c'est bien qu'on se mette d'accord sur le cadre général et les politiques d'ensemble qui doivent être menées dans le pays", souligne le président du FCE. Le patronat demandera également une évaluation du degré d'application des mesures prises lors des différentes tripartites. Entre les volontés affichées par les autorités, les mesures annoncées et la réalité vécue sur le terrain par les opérateurs, "le décalage est criant", relève M. Hamiani. L'administration, "qui peut-être n'est pas convaincue du bien-fondé des réformes", ne suit pas les décisions prises en haut-lieu par les politiques. Le président du FCE pense que "cette fois-ci, avec le Premier ministre déterminé, la question sera abordée frontalement pour étudier les mesures concrètes à prendre pour faire en sorte que les décision soient appliquées réellement". M. Hamiani apprécie "énormément le style" du Premier ministre Abdelmalek Sellal, "fait de pragmatisme, de souci de mettre l'administration au service du citoyen, de simplifier les procédures". "Je pense qu'on peut lui faire confiance, avec un peu de temps, pour arriver à des résultats concrets", a-t-il avancé. Hamiani favorable au retour du crédit à la consommation Le FCE n'adhère pas à la proposition de l'UGTA de rétablir l'autorisation d'importation. "C'est un système qui a montré ses limites", affirme M. Hamiani, rappelant "le fameux comité ad hoc qui a complètement bloqué la machine économique". Le président du FCE propose d'autres variables d'ajustement, citant, entre autres, les listes négatives, les clauses de sauvegarde... Et puis, selon Hamiani, si on veut pénaliser la consommation, "jugée excessive ou trop orientée sur les produits luxueux", l'instrument idoine est la taxe sur la valeur ajoutée (TVA). "On peut très bien envisager d'aggraver le taux de TVA sur des produits qui sembleraient luxueux ou pas adaptés à notre économie", a-t-il suggéré. Par contre, le président du FCE soutient "totalement" la proposition de l'UGTA pour le retour au crédit à la consommation. "Elle va dans la bonne direction", souligne M. Hamiani. Cependant, a-t-il estimé, "il ne faut pas donner à ce crédit à la consommation une mesure extraordinaire", reconnaissant que ce type de crédit peut constituer un signal fort pour inciter les producteurs locaux à mettre sur le marché avec plus de facilité, au point de vue vente, leurs produits, et de booster de cette façon la production nationale, et de faire un lien entre la consommation et la production locale. M R Nom Adresse email