La proposition du retour du crédit à la consommation semble faire l'unanimité. La rencontre tripartite gouvernement-patronat-partenaire social se tiendra la dernière semaine du mois en cours et devra être à teneur essentiellement économique, avec comme enjeu majeur, rien de moins que la relance de l'investissement et de l'industrie nationale pour contrer, surtout, l'effrayante expansion du marché de l'importation. Dans cet ordre d'idées, l'une des propositions, qui semble déjà faire l'unanimité parmi les parties conviées à la table des négociations, est de favoriser un certain retour au crédit à la consommation pour, et seulement, les produits fabriqués localement. Pas question donc d'espérer un quelconque retour au crédit véhicule qui, faut-il en convenir, concentre l'essentiel de l'engouement que les Algériens affichent pour les formules de crédit à la consommation. L'idée, nous explique Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), est de faire bénéficier la production locale de l'amélioration actuelle des revenus des ménages, au lieu que celle-ci continue à profiter aux produits d'importation. La réinstauration du crédit à la consommation en faveur des produits locaux, précise-t-il, est en fait un vieux débat qui fait suite à une proposition de l'UGTA et à laquelle nous apportons notre soutien. Tout en reconnaissant qu'une telle mesure n'a effectivement «rien de révolutionnaire», le chef du FCE estime néanmoins qu'il y a, aujourd'hui, une production nationale, tels l'électroménager, le mobilier et autres produits, qui pourraient être soutenue et encourager par des formules de crédit à la consommation. Selon lui, il s'agit d'instaurer tout un cycle pour encourager l'industrie nationale et faire reculer les importations et, pour ce faire, toutes les mesures, grandes ou petites, sont bonnes à prendre. Même son de cloche chez le président de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), Naït Abdelaziz. Aujourd'hui, estime-t-il, il est plus que jamais urgent de relancer l'industrie nationale et toutes les mesures qui peuvent aider à atténuer les importations doivent être soutenues. De plus, souligne-t-il, l'instauration de formules de crédit à la consommation en faveur de produits locaux répondant aux normes requises peut profiter aussi aux catégories sociales les moins aisées, en leur permettant d'acquérir plus facilement certains biens d'équipement. En somme, l'idée portée par l'UGTA et le patronat et qui semble déjà avoir l'aval du gouvernement est de lancer de nouvelles facilitations d'accès à des crédits en faveur des ménages en vue de financer certains biens produits localement. Pour les véhicules, en revanche, il faut vraisemblablement attendre que l'usine Renault d'Oran entre officiellement en production pour que le gouvernement consente à lever la suspension du crédit automobile. Ce type de crédit, convient-il de rappeler, a été suspendu par les pouvoirs publics depuis 2009, du fait de la tendance haussière observée sur les importations de véhicules. Depuis, ces importations continuent à évoluer à la hausse et le gouvernement a toujours indiqué qu'un éventuel retour au crédit à la consommation, en particulier le crédit automobile, n'est envisageable que s'il peut servir à financer l'achat de produits ou de biens produits en Algérie.