Résumé : Si Lakhdar planifiera notre évasion. Nous devrions être au rendez-vous pour les premières directives. Nous rencontrons Belkacem, un jeune frère, qui nous demanda de nous préparer au grand départ. Nous étions émus. Rien ne pouvait égaler notre bonheur. Nous nous hâtions de retourner dans nos dortoirs pour nous préparer à la grande évasion. Dans nos sacs à dos, nous emportons quelques calepins, des boîtes de médicaments, des bandages, de la nourriture, quelques draps, etc. À l'heure indiquée et à l'endroit convenu, nous retrouvons Belkacem. Si Lakhdar continuera sa mission entre les frontières pour le recrutement d'autres volontaires. Belkacem sourit à notre vue, et nous désigne de son menton la longue route qui s'étirait devant nous : -Vous allez devoir emprunter un long chemin mes amis... Pour cela, vous allez mettre au vestiaire toutes vos préoccupations personnelles et oublier jusqu'à vos familles. Au maquis, vous aurez fort à faire... Ce n'est pas le paradis, mais nous tentons tous de nous rassurer, en nous répétant que désormais nous avons un objectif à atteindre : libérer le pays, notre pays... Vous entendez ? Cette terre de nos ancêtres... Nous devons la libérer de l'ennemi afin que nos descendants voient le jour dans un pays libre. Alors vous êtes prêts ? Nous nous tenions serrés l'un contre l'autre sans prononcer un mot. Mais Belkacem avait compris que notre silence renseignait sur nos émotions. Et ce fut le grand départ ! La marche s'avéra longue et très difficile. Nous empruntions des chemins escarpés, des clairières, des ravins... Vers le milieu de l'après-midi, nous nous sentions si épuisés que Belakcem eut pitié de nous. Il nous permettra de nous reposer et de grignoter les quelques fruits et les bouts de pain que nous avions emportés. Lui par contre paraissait en superbe forme. Ni la chaleur ni les chemins sinueux ne semblaient l'incommoder -C'est une question d'habitude, nous dit-il pour nous rassurer... Même si vous n'étiez pas avec moi aujourd'hui, votre service militaire aurait exigé autant d'efforts, voire peut-être bien plus... Les exercices périlleux et les longs trajets en forêt font partie d'un entraînement d'endurance. Vous allez vite vous apercevoir que ce qui vous semble dur aujourd'hui n'est rien comparé avec ce qui vous attend. Nous ne savions pas encore en quoi consisteraient nos différentes missions au front, mais nous savions que cela n'allait pas être facile pour nous, les débutants. Mais nos moustaches naissantes ne nous permettaient pas de répliquer. Nous tentions de nous reposer quelques instants et d'oublier les affres de ce premier périple... Belkacem n'avait pas menti. Au fur et à mesure que le jour déclinait, nous nous sentions las et fatigués, mais rien ne pouvait nous arrêter. Nous nous trouvions à quelques kilomètres de la frontière algérienne et nous devions tenir le coup, si nous voulions arriver au camp sans trop de mal. Nous traversâmes la frontière à la nuit tombée. Nous avions bien sûr eu chaud... Il n'était pas aisé pour nous de passer sous des fils de fer barbelés, ou de marcher sur la pointe des pieds durant de long kilomètres. Mais nous étions chez nous enfin, et il ne nous restait qu'à rejoindre le camp. Nous traversons un premier village, puis un second. Belkacem qui ouvrait la marche se retourne vers nous et lance : -Vous voyez ces maisons au toit rouge ? C'est là où nous allons nous rendre... Ce village est très accueillant, et ses gens sont pour la plupart nos alliés. Nous allons rendre visite à quelques blessés et passer la nuit ici. Nous acquiesçons. Nous n'arrivions plus à tenir sur nos pieds, et cette trêve était pour nous le paradis. à l'entrée du village, un vieil homme nous reçoit. Il jette un coup d'œil à Belkacem qui hoche la tête, puis nous souhaite la bienvenue et nous précéde vers sa maison. Nous nous laissons alors tomber sur un tapis en paille et nous attendions les instructions de notre guide. Belkacem souriait. Il était vraisemblablement satisfait de sa mission : -Alors les enfants, vous vous sentez comment ? Nous nous regardions sans réaliser encore que nous avions déserté la caserne, et qu'à l'heure actuelle, l'alerte avait sûrement été donnée sur notre disparition. -Nous, nous sommes encore tout remués, mais satisfaits tout comme toi Belkacem. Il rit : -Nous allons devoir faire tout d'abord honneur à l'hospitalité de nos hôtes, puis nous allons tenter de nous reposer quelques heures, avant de reprendre le chemin. -Est-ce encore loin ?, demande Mustapha. Belkacem hoche la tête : -Assez loin, et le relief est abrupt mais vous êtes jeunes et forts. Nous gardons le silence. En fait, c'était la fatigue qui reprenait le dessus, et nos paupières se refermaient toutes seules. Notre hôte dépose devant nous un grand plat de couscous garni de légumes et de viande, un pichet de petit-lait, de la galette toute chaude et des fruits.Nous nous rendions alors compte que nous étions affamés. Le sommeil s'envole, et nous attaquons notre repas sans attendre. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email