La donne a un peu changé après le 11 septembre 2011, puisque "la domination au sein du monde arabe" a été transférée du duo Arabie Saoudite-Egypte de Moubarak vers "le Qatar, en collaboration avec la Turquie islamique". "Au cours des 20 dernières années, les régimes arabes, monarchi-ques, dictatoriaux et policiers ont placé leur peuple sous une chape de plomb. Là où l'islam politique s'est implanté, cela a généré des guerres civiles et des démantèlements. Le peuple algérien a connu les grandes manœuvres et les malheurs de l'islam politique. Il est immunisé contre cet intégrisme au prix de 200 000 morts." Ces propos ont été tenus, hier, par le docteur Nouri-Mounir Kachoukh, membre de la direction nationale du Front populaire tunisien (FPT), lors du colloque international sur "le Sud, quelles alternatives ?" qui se tient, depuis mercredi dernier, à la Bibliothèque nationale d'El-Hamma. L'ancien opposant a, en outre, révélé que "la confrérie des Frères musulmans veut imposer un modèle de vie" aux pays et peuples de la région. Selon lui, la donne a un peu changé après le 11 septembre 2011, puisque "la domination au sein du monde arabe" a été transférée du duo Arabie Saoudite-Egypte de Moubarak vers "le Qatar, en collaboration avec la Turquie islamique". "Aujourd'hui, nos peuples et les forces démocrates luttent pour la libération nationale de leur pays", a soutenu le militant du FPT, non sans rappeler que les luttes menées dans son pays et en Egypte entrent dans ce cadre précis. De son côté, Mamdouh Habashi a indiqué que les Etats-Unis ont joué un rôle dans le maintien, en Egypte, du mouvement islamiste "sous l'autorité des Frères musulmans". Ces derniers constituaient, d'après lui, "les forces de réserves des USA" qui ont été utilisées après "la révolution du 25 janvier 2011" ayant abouti à la chute du président Moubarak. Les démocrates marocains piégés par la question du Sahara "Les Américains devaient réaliser leur plan de Grand-Moyen-Orient, en donnant le pouvoir aux Frères musulmans, une organisation créée par les puissances coloniales", a observé le vice-président du Forum mondial des alternatives. Pour ce qui est du mouvement du 30 juin dernier contre le président Morsi et les Frères musulmans, il a déclaré que "nous sommes dans une étape qui peut sauver le pays, mais cela ne veut pas dire que tout va bien". Plus loin, M. Habashi a confié qu'il s'attend à "une autre tempête révolutionnaire" en Egypte car "le mouvement du 25 janvier n'a rien changé à la structure du pouvoir, mais il a changé les mentalités du peuple", et parce qu'"on a volé 2 fois la révolution à ce peuple". D'autres intervenants se sont relayés pour exposer les raisons de "l'avènement d'un monde multipolaire", celles de "la résistance syrienne" et la prise de conscience des peuples de la région sur le Printemps arabe. L'Irakienne Haïfa Zangana a abordé "l'occupation américaine" dans son pays, voire le "néocolonialisme". Dans l'Irak du million de veuves et de 5 millions d'orphelins, "on veut faire taire les voix indépendantes", dira l'écrivaine, déplorant l'état sinistre de la situation politico-économique et la faiblesse de "l'esprit d'initiative face à la répression". "L'Irak, avertira-t-elle, est utilisée comme arène de négociations entre les USA et l'Iran." Quant à l'analyste-écrivain algérien Hocine Bellaloufi, il a noté que "le combat anti-impérialiste" est toujours d'actualité. Selon lui, le camp anti-impérialiste algérien, porteur d'un projet souverain, "n'est pas uniforme". Le journaliste a, en outre, fait part des changements d'orientation, sur le plan socioéconomique, à partir des années 1980, puis de "l'accélération de la politique néolibérale" dans les années 2000. Il a, enfin, insisté sur les avantages de la démocratie "en temps de paix", pour le mouvement anti-impérialiste, avant d'appeler à la construction d'"une nouvelle démocratie anti-impérialiste et sociale, qui dépasse le cadre étroit et formel de la démocratie parlementaire". Lors du débat, la Marocaine Hassania Drissi Chalbi a affirmé que le problème du Sahara Occidental "a été, dès le début, un piège pour les démocrates" de son pays. "Le Maroc est en train de tourner en rond", énoncera-t-elle. Beaucoup de questions ont également été posées par les autres participants sur, entre autres, "les nouveaux défis", "la gauche", "la religiosité" et "les positions" que doivent prendre les forces progressistes, la Chine et la Russie, à l'échelle locale et sur le plan international. H A Nom Adresse email