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Halabja : des rescapés se souviennent
5 000 kurdes y avaient été massacrés à l’arme chimique
Mustapha Benfodil
Publié dans
Liberté
le 22 - 02 - 2004
Halabja est une ville frontalière située à quelque 16 kilomètres des frontières iraniennes et à 260 kilomètres au nord-est de Bagdad. Le 16 mars 1988, elle subira des bombardements intenses à l’arme chimique, tuant plus de 5 000 Kurdes et en blessant 10 000. Nous sommes retournés sur les lieux de la tragédie. Témoignages.
“Mamnouâa lil baâthiyine bidoukhoul� “accès interdit aux Baâthistes�. Cet avertissement, écrit en trois langues, accueille le visiteur dès son arrivée à Halabja. Par ailleurs, une pierre noire sur laquelle est écrit “Halabja Monument� annonce un imposant mémorial en forme de bras levé vers le ciel, au bout duquel une main tient un soleil. C’est le Mémorial de Halabja. Il a été inauguré par le secrétaire d’État américain Collin Powell et les leaders kurdes, le 15 septembre 2003. Il s’agit d’un édifice conçu par l’architecte kurde Jamal Bakr Kassab et où les noms et les photographies des 5 000 victimes du génocide de Halabja sont réunis “pour témoigner à jamais de la logique génocidaire de Saddam�, nous dira son directeur, Ibrahim Hawramani (lire l’entretien qu’il nous a accordé dans notre prochaine édition). 5 000 morts ! Un chiffre terrifiant. Une virée à l’intérieur du Mémorial nous a permis d’avoir une idée un tant soit peu précise de l’ampleur du massacre. Les images sont insoutenables. Dans l’une des salles, les concepteurs de ce travail de mémoire ont reconstitué certaines scènes de ce qu’était devenue Halabja après le massacre. Dans une maison kurde, une mère se love sur son bébé. Tous deux périront asphyxiés et défigurés par les gaz. À côté, un mouton gît mort, étouffant lui aussi sous l’effet des gaz. L’image parle d’elle-même. Sa sémantique est lourde de sens : dans l’esprit de l’auteur de cette horreur, ces hommes valaient autant que les bêtes. Nous le disons souvent dans nos colères algériennes : “Rana kilkbèche.� “Nous sommes comme nos collègues les moutons�. Une boutade qui est revenue souvent ces derniers jours à l’occasion de l’Aïd el-Kébir.
Dans le hall du Mémorial, ce poignant et néanmoins merveilleux poème saignant, signé Sherko Bekas, poète kurde, et composé en anglais. Même avec une mauvaise traduction, le texte est flamboyant : “C’était le seizième jour du mois/Oh, toi, seizième jour ! / Quand Sharazour a pris mon stylo / Et l’a retourné de manière à ce que je puisse écrire/ Mes doigts se tortillaient comme Halabja !�
Bombardements sans sommation
Seize ans après, la plaie est encore béante. Certes, le visage de la ville s’est métamorphosé. Halabja aujourd’hui arbore tout de même quelques signes de prospérité grâce aux douze années de “trêve� durant lesquelles le Kurdistan irakien a été épargné des exactions d’un régime de plus en plus intraitable. Mais il suffit de gratter pour que la blessure s’ouvre. D’ailleurs, vous trouverez encore des maisons en ruines et d’autres tentant de renaître de leurs cendres, après les intenses bombardements qu’a subis Halabja.
Bachir Abdalkarim, 32 ans, est instituteur de langue arabe. Au moment des faits, il avait 16 ans. Il se rappelle de chaque détail de la tragédie. “Tout a commencé lorsque, le 13 mars 1988, l’armée iranienne soutenue par les forces Peshmergas, est entrée triomphalement à Halabja après avoir écrasé l’armée irakienne. Le 16 mars, comme pour punir la population, l’aviation irakienne s’est mise à bombarder, d’abord au napalm, ensuite à l’arme chimique, la ville de Halabja�, raconte notre interlocuteur. Sa famille et lui l’ont échappé belle : “La veille, à 23 heures , nous avons pris la fuite sous une pluie battante. Mon père qui connaît fort bien la nature répressive et criminelle du régime irakien, sentait le roussi et nous a emmenés loin de la ville.�
La propagande officielle et même certains ex-officiers de l’armée irakienne que nous avons rencontrés soutiennent que la population de Halabja avait été avertie trois jours auparavant, à coup de mégaphone, de l’imminence des bombardements qui allaient suivre et que c’était l’armée iranienne qui était en réalité visée par ces frappes. Ces allégations ne convainquent évidemment personne. Bachir Abdalkarim est formel : “La population n’a jamais été avisée. C’étaient des bombardements sans sommation. Je n’ai jamais compris de quoi nous étions coupables et pourquoi Saddam voulait-il nous infliger cette punition ?! La population de Halabja avait même demandé des armes pour se protéger. Le régime a refusé catégoriquement de lui donner des armes.�
L’aviation irakienne avait commencé à frapper dans la matinée, aux environs de 11h. Dans un livre consacré à la tragédie, sous le titre Halabja : un crime de guerre, l’auteur,
Fateh
Kerkar, écrit : “Les gens étaient sûrs que le régime baâthiste allait bombarder la ville sous prétexte de repousser les assauts de l’armée iranienne. Ils pensaient que le régime allait utiliser des missiles sol-sol comme lorsqu’il frappait les positions iraniennes. Aussi, beaucoup de gens ont essayé de fuir la ville pour aller trouver refuge dans des abris. Ils en ont été empêchés et ont été forcés de rester chez eux. Ils pensaient que Saddam n’irait jamais jusqu’à bombarder une ville pleine de civils innocents;� L’auteur poursuit : “Après, l’aviation de guerre irakienne s’est mise à partir de 10h40 de ce 16 mars 1988 à larguer des bombes sur des quartiers habités. Les avions opéraient par vagues de six appareils. Ils larguaient à chaque fois des bombes qui provoquaient le bris des fenêtres et la destruction des portes. C’était en fait un plan diabolique pour que les gaz entrent dans chaque maison. Cela s’est poursuivi jusqu’aux environs de 14 h.�
Bachir Abdelkarim affirme de son côté qu’avant de larguer les bombes chimiques, “l’aviation irakienne a commencé à lâcher des feuilles de papier afin de déterminer la direction du vent et larguer les gaz avec précision de façon à ce qu’ils se répandent adroitement dans l’air.�
L’auteur de Halabja : un crime de guerre précisera que les avions qui ont largué les bombes chimiques étaient de type F1-Mirage. Des témoins disent que du napalm avait été utilisé avant l’arme chimique : “C’était pour couper tous les accès vers l’extérieur, afin de maintenir la population concentrée dans les limites de la ville�, nous explique-t-on. La population de Halabja affirme que les bombes chimiques ne faisaient pas de bruit et dégageaient une drôle d’odeur. “L’arme chimique agissait d’une façon abominable�, dit Bachir Abdalkarim. “Le napalm par exemple produit du feu et de la fumée. La bombe chimique, elle, ne fait pas beaucoup de bruit. Et les gaz ne provoquent pas de feu. Elles ont l’apparence d’un épais brouillard de couleur blanche qui se répand dans l’air. Et ces gaz ont une odeur particulière. Ils avaient une odeur de pomme, une odeur de concombre, une odeur d’orange, et ce, comme pour encourager les gens à les respirer. J’ai senti ces gaz mais de loin. Leur effet était presque instantané. Ils tuaient en 15 minutes.�
Des monticules de cadavres
L’effet des armes chimiques est atroce. Les uns étaient asphyxiés sur le champ, les autres devenaient aveugles et voyaient leurs yeux exploser. Sinon, les gaz attaquaient le système cérébral, si bien que ceux qui inhalaient ces émanations devenaient fous.
La ville de Halabja sera mise à feu et à sang. Les cadavres s’amoncellent partout, partout, partout. Halabja est une immense hécatombe à ciel ouvert. Les survivants fuient par milliers vers les poches montagneuses environnantes. Ils seront poursuivis par l’aviation du régime jusque dans leurs ultimes retranchements. Halabja comptait à l’époque plus de 70 000 habitants. Les rescapés fuient par milliers vers l’Iran. Bachir Abdalkarim témoigne : “Nous avons fui vers l’Iran où les autorités iraniennes nous ont très bien pris en charge. Deux semaines plus tard, je suis revenu seul à Halabja. La ville n’était plus que décombres. Les corps des victimes gisaient encore dans les abris et les jardins des maisons. Le chiffre avancé de 5 000 victimes est sûr, mais il y a eu certainement plus, car il y a eu plusieurs dizaines de personnes qui ont succombé à leurs blessures par la suite. Il y a eu par ailleurs, 10 000 blessés au bas mot. Les familles des victimes ne savent à ce jour pas où se trouvent les tombes de leurs enfants. Il faut savoir que l’effet des bombes chimiques subsiste dans la région à ce jour. Des effets à la fois psychologiques, physiologiques et somatiques. Ce qui avait atténué un tant soit peu les ravages des armes chimiques, c’est que le lendemain de la tragédie, il avait plu à torrent à Halabja, signe que Dieu a eu pitié de nous. Après, les forces iraniennes aidées par les Peshmergas ont commencé à enterrer les morts dans des fosses communes.� Halabja sera décrétée zone interdite. Trois ans durant, elle sera fermée à ses habitants. Elle sera mise en quarantaine jusqu’à l’insurrection kurde du 5 mars 1991. Sous le gouvernement kurde autonome, et après que les Alliés eurent imposé une zone d’exclusion aérienne dans le Kurdistan irakien au-delà du 36e parallèle, la ville respire un peu. Grâce à un programme de reconstruction spécial lancé par le gouvernement kurde autonome, aidé par des ONG humanitaires et, à partir de 1996, par les Nations unies, après l’adoption de la résolution “pétrole contre nourriture�, la ville renaît peu à peu de ses cendres.
Aujourd’hui, même après avoir enterré leurs morts, les Kurdes de Halabja ne veulent pas tourner la page. Ils attendent de venger les leurs en envoyant Saddam à la potence. Une association travaille dans ce sens : l’association des familles des victimes de l’arme chimique. Celle-ci œuvre pour recueillir documents et témoignages. Ceux-ci seront une pièce maîtresse dans le dossier d’inculpation de Saddam Hussein. “L’avenir ? Quel avenir ?� nous déclare Bachir Abdelkarim, dubitatif. “L’Irak traverse une grave zone de turbulences. Il est menacé de toutes parts, de ses ennemis de l’intérieur, des pays voisins et même de cet allié circonstanciel que sont les Américains.� Bachir continue envers et contre tous à caresser le rêve d’un État kurde indépendant. Pour lui, un État kurde autonome dans le nord de l’Irak, conformément à un régime fédéral, n’a pas de quoi choquer. “C’est vraiment le minimum que nous méritons� plaide-t-il. “En 1992 déjà , le principe du régime fédéral a été adopté par le parlement kurde. Le fédéralisme est un droit légitime du peuple kurde. Si nos conditions étaient meilleures, nous aurions demandé l’indépendance. Nous sommes plus de 30 millions répartis sur quatre ou cinq pays. Nous avons bien droit à un État indépendant comme tous les peuples du monde !�
M. B.
Demain : Entretien avec Ibrahim Hawramani, directeur du Mémorial des victimes de Halabja.
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