Richesses La certitude de découvertes de quantités de gaz et de pétrole, notamment non conventionnels, s'accroît de plus en plus en Algérie, avec les études de Sonatrach et ses partenaires ainsi qu'avec les travaux d'exploration. Le potentiel de gaz de schiste est énorme : 20 000 milliards de mètres cubes, soit le troisième dans le monde, suivant un classement américain. Même topo pour le pétrole de schiste : 20 milliards de barils, soit près de deux fois les réserves actuelles de pétrole conventionnel. Les réserves en tight et oil gas (pétrole et gaz compact) sont également importantes. Les ressources conventionnelles (pétrole et gaz) restent significatives. Il ne passe pas de mois sans que les bassins d'Illizi, de Berkine ou de l'Ahnet enregistrent de nouvelles découvertes, des extensions de gisements ou de nouvelles accumulations. Ce qui fait dire à un expert pétrolier algérien : nous avons les moyens aujourd'hui d'avoir une production d'hydrocarbures importante sur le long terme. Finies donc les appréhensions sur la baisse des réserves d'hydrocarbures et la capacité de l'Algérie à couvrir les besoins énergétiques du pays à moyen et long termes, tout en honorant ses contrats internationaux. Avec de telles richesses, l'Algérie a un bel avenir énergétique. Elle peut rester pendant longtemps un acteur important sur la scène énergétique mondiale. Et continuer à obtenir via les hydrocarbures les financements nécessaires au développement du pays. Mais il faut se garder de l'attitude euphorique : une partie de ces richesses seront bien plus difficiles à extraire. Elles seront d'un coût beaucoup plus élevé. Au préalable, il faudra régler les problèmes de pollution liée à la production de gaz de schiste, maîtriser les techniques de fracturation. Leur exploitation nécessitera un énorme effort en matière de formation et de logistique (multiplier les appareils de forage, organisation efficiente des gisements). Mais bien avant, n'oublions pas que le domaine minier national n'a pas livré tous ses secrets, au regard des importantes quantités de gaz et de pétrole conventionnels et de tight et oil gas à découvrir au cours des prochaines années. Il convient de ne pas oublier que l'amélioration des taux de récupération, notamment du gisement de Hassi Messaoud, pourra rendre possible une augmentation de réserves de 10 (une amélioration du ratio de 10 points) à 20 milliards de barils de pétrole (20 points). Tout dépendra de notre capacité à maîtriser les nouvelles technologies de récupération. Mais la question fondamentale reste la préservation des ressources énergétiques pour les générations futures, la couverture des besoins domestiques sur le long terme. Or la politique actuelle du laisser-faire est catastrophique. Au lieu de maîtriser la demande en forte croissance sur les produits énergétiques et atténuer la pression sur les réserves, les pouvoirs publics encouragent la surconsommation énergétique à travers une tarification qui favorise l'usage des essences et du gasoil au détriment du GPL. Il est temps également que nos gouvernants appliquent une augmentation modeste des prix de l'énergie graduelle sur une période de dix ans pour ne pas pénaliser plus tard les usagers par une brutale et lourde hausse des produits énergétiques, incontournable, si on veut mette fin au gaspillage. En un mot, la mise en œuvre d'un modèle de consommation énergétique rationnel reste une urgence. Une évidence qu'il convient de rappeler même en contexte préélectoral. K. R. [email protected] Nom Adresse email