Cette journée a été célébrée hier. En Algérie, elle est prévue pour lundi prochain au siège de la Chambre nationale d'agriculture, sis au Palais des expositions, Pins-Maritimes, Alger. Placée cette année sous le thème "Des systèmes alimentaires durables au service de la sécurité alimentaire et de la nutrition", cette manifestation est célébrée annuellement pour sensibiliser l'opinion publique sur les problèmes de la sécurité alimentaire et mobiliser tous les acteurs de la société civile pour lutter contre la faim et la malnutrition. À cet effet, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, en collaboration avec de nombreux départements ministériels, de la représentation de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), des organismes concernés par la sécurité alimentaire et la lutte contre la faim et la malnutrition, a préparé un riche programme d'activités qui se décline en tables rondes, conférences-débats, communications, expositions, journées d'étude, formation et assistance, concours de dessins pour enfants, etc. Par ailleurs, et suite à la crise alimentaire de 2007-2008, le gouvernement algérien a accordé la priorité au traitement de la question de la sécurité alimentaire, considérant qu'elle constitue un élément essentiel de sa sécurité nationale. Ainsi, et conformément aux orientations du président de la République, Abdelaziz Bouteflika — données lors de la rencontre nationale consacrée au secteur de l'agriculture, qui s'est déroulée le 28 février 2009, à Biskra — un ambitieux programme de développement agricole et rural a été mis en œuvre. "Dès lors, une enveloppe budgétaire de 200 milliards de dinars par an, durant cinq ans, a été allouée au secteur de l'agriculture et du développement rural. L'ambition étant de faire en sorte à ce que ce dernier soit mis en position de contribuer de manière significative à la croissance économique et au relèvement du niveau de la sécurité alimentaire du pays", souligne le ministère de l'Agriculture dans un document. À la lumière de ces orientations, l'accent a été mis sur "le nécessaire accroissement de la production et de l'offre des produits agricoles de large consommation, objectifs poursuivis dans le cadre de l'organisation des filières agricoles", indique la même source. Sur le terrain, cette politique se traduit, explique-t-on, par le règlement de certaines questions qui constituent, depuis plusieurs années, une contrainte majeure aux professionnels (agriculteurs, éleveurs, agro-industriels, etc.). Agriculture : 2,5 millions d'emplois et 1,2 million d'exploitations Il s'agit notamment de la question foncière qui a été résolue par l'élaboration, l'adoption et la mise en œuvre de la loi n°10-03, du 15 août 2010, fixant les conditions et les modalités d'exploitation des terres agricoles du domaine privé de l'Etat. Ce dispositif législatif a, en effet, mis un terme à un manque de visibilité et des incertitudes préjudiciables en stabilisant l'exploitation du foncier agricole relevant du domaine privé de l'Etat et en sécurisant l'exploitant agricole dans le cadre d'une concession claire. Parallèlement à ces mesures, un intérêt particulier est accordé à la ressource humaine activant dans le secteur de l'agriculture et du développement rural. C'est ainsi qu'un programme de renforcement des capacités humaines et d'assistance technique (PRCHAT) a été mis en place afin d'améliorer les savoirs et les savoir-faire des professionnels de l'agriculture et du développement rural. Ce programme vise à sensibiliser, accompagner et former les professionnels du secteur en les initiant aux techniques culturales modernes liées à la mécanisation, les semences, la fertilisation, les traitements phytosanitaires. Il faut également insister sur la nécessité de poursuivre la construction des espaces de concertation interprofessionnels pour l'ensemble des filières agricoles, notamment en poursuivant l'organisation des élections de conseils interprofessionnels des filières aux niveaux régional et national. Notons, dans ce sens, que les filières céréales, lait, pomme de terre ont déjà leur conseil, néanmoins le processus d'organisation à ce niveau est modifié chaque fois que des lacunes sont décelées. Les premiers résultats de la mise en œuvre de ce programme sont encourageants et ont valu à l'Algérie d'être distinguée, en juin 2013, par la FAO, pour avoir atteint, avant terme, le premier des objectifs du millénaire pour le développement relatif à l'élimination de l'extrême pauvreté à l'horizon 2015. Une dynamique d'ensemble est dès lors enclenchée et qui est accompagnée par la mise en place de dispositifs d'accompagnement, techniques, réglementaires, économiques et financiers nécessaires à même de faire de l'agriculture un véritable moteur de croissance, de bien-être de la population mais aussi de la sécurité alimentaire du pays. C'est ainsi qu'a été créé le Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac), qui a pour objet de protéger le revenu des producteurs et le pouvoir d'achat des consommateurs. Aujourd'hui, l'agriculture, considérée comme secteur économique et social, participe à hauteur de 8,9% au PIB national et occupe 2,5 millions de personnes dans 1,2 million d'exploitations agricoles et d'élevage. La valeur de la production agricole, estimée en 2012 à 2 223 milliards de dinars, soit 29,3 milliards USD, représente 72% des disponibilités alimentaires. De même que les disponibilités alimentaires, par habitant et par jour, ont été multipliées par huit en cinquante années, âge de l'Algérie indépendante, pour atteindre 3 500 kilos calories par habitant et par jour, sachant que la population a été multipliée par quatre. B. K. Nom Adresse email