La commune serait l'otage d'une "gestion révolue, anarchique, désuète et dépourvue de toute conception, voire de vision d'avenir". Rien ne va plus à l'APC d'Akbou. C'est du moins ce qu'affirme un groupe d'élus en colère. Un groupe composé de treize élus et issu respectivement de la liste "Akbou avant tout" (7), du MEN (3), du RND (2) et du FPST (1). Ce dernier était, jusqu'à un passé récent, le premier adjoint du maire, Abderrahmane Benseba. Lors d'une conférence de presse tenue au Centre de documentation sur les droits de l'homme (CDDH) de Béjaïa, les élus ont expliqué que la commune d'Akbou, qui est l'une des plus riches du pays, vit "un marasme et une léthargie sans précédent". La commune serait, a-t-on regretté, l'otage d'une "gestion révolue, anarchique, désuète et dépourvue de toute conception, voire de vision d'avenir". On l'aura compris, l'élément de blocage n'est autre que le maire, qui enchaîne son quatrième mandat d'affilée à la tête de cette municipalité, qui est classée 23e à l'échelle nationale des communes les plus riches d'Algérie. D'où l'exaspération et l'indignation de la majorité des élus – 13 sur les 23 que compte la commune – qui est excédée "par l'inaction, le laxisme et le comportement du maire", laquelle majorité a décidé d'interpeller les autorités politiques en vue de prendre les mesures nécessaires afin de mettre fin à une situation "qui entrave lourdement le développement de la commune et aggrave la dégradation du cadre de vie des concitoyens". Cette situation inédite se caractérise, a-t-on énuméré, par une panne du développement, en témoignent le "gel et le non-lancement des différents projets déjà inscrits depuis 2008, malgré les moyens financiers importants dont elle dispose". Au plan financier, on a confirmé la bonne santé de la commune, qui engrange des recettes de quelque 100 milliards de centimes, toutefois le montant des projets non réalisés s'élèverait à 300 milliards de centimes ; l'excédent au 4e exercice s'élève à 380 milliards de centimes ; la moins-value est de 122 milliards de centimes. Plus encore, on a affirmé que le compte administratif et le budget supplémentaire n'ont pas été établis depuis 2005. La nouvelle alliance a fait part aussi de plusieurs irrégularités. Elle a évoqué le cas d'attribution de contrats et d'acquisition de matériels sans consultation (internet, revue Ma Ville, entretien climatisation...), l'aménagement de plusieurs carrefours sans étude préalable et à des coûts exorbitants (1,60 milliard de centimes pour le jet d'eau) et sans consultation de l'assemblée de tutelle, etc. Interrogé sur les accusations dont il est l'objet par treize élus qui réclament sa démission, le maire d'Akbou, Abderrahmane Benseba, dira : "C'est de la haine, de la méchanceté gratuite." Il dira que ce n'est pas la première fois qu'il est l'objet d'attaques, mais il avoue que, cette fois-ci, il a affaire à un groupe coriace et particulièrement virulent. Mais "on va leur répondre. On ne va pas se taire. Et on va faire des révélations". Car il faut savoir, a-t-il affirmé, que "ce sont les salaires des adjoints au maire qui les font courir. Ce n'est pas l'intérêt de la ville d'Akbou comme ils l'affirment". Est-ce qu'il envisage de démissionner ? "Jamais de la vie. Je reste. Il n'est pas question de leur céder la place, bien au contraire. La vérité, c'est que j'ai écarté deux adjoints au maire. Comme ça paie bien, ils font tout ce tralala et réclament ma démission." Le maire d'Akbou reconnaît que plusieurs projets tardent à être livrés. La raison ? "Il y a des lenteurs administratives mais qu'on arrive à surmonter. Akbou, ce n'est tout de même pas un bidonville." M. O Nom Adresse email