C'est entre le 18 et le 21 octobre 1959 que le commandant Ali Bennour et l'infirmier Oukil Ramdane ont été exécutés au lieudit l'Ghar Bouarouyène, entre Mammar et Draâ El-Mizan. Cinquante quatre ans après, un hommage particulier a été rendu aux deux héros à Mammar, sur les lieux d'une bataille historique, et ce, en présence de nombreux moudjahidine et fils de chouhada d'Aït Yahia Moussa, Draâ El-Mizan, Boghni, Tizi Gheniff, Tizi Ouzou et Tadmaït, notamment Hocine Bennour, fils du chahid Ali Bennour, Amar Mellah, le fils du colonel Ali Mellah, Dda Rezki Krim, le frère du colonel Krim Belkacem. Après le rituel dépôt de gerbes de fleurs devant la stèle érigée à la mémoire de ces deux valeureux martyrs, Ali Yabadène, chef de kasma des moudjahidine de Draâ El-Mizan prend la parole pour évoquer ce douloureux souvenir. "Si Ali Moh N'aâli et si Ramdane Oukil ont été exécutés et jetés là-bas tout près l'Ghar Bouarouyène", dira-t-il tout en rappelant le parcours héroïque d'Ali Bennour et Oukil Ramdane avant qu'il ne soit relayé dans le même sens par d'autres moudjahidine dont Saïd Atoutah, Djerraï Rabah, Ali Yadadène et Zahzouh. Merbah Si Ouakli se rappelle que "l'opération militaire commença le 18 octobre, et il y avait environ quinze blessés dans cet abri qui servait d'infirmerie. Si Ali Moh N'Ali était venu pour s'enquérir de notre état de santé mais une femme nommée Yamina N'amar Ouali (veuve d'un mari exécuté par les moudjahidine) avait montré cette cache à l'ennemi. Après plusieurs heures de combat, nous fûmes tous tirés de l'abri mais Aâmi Ali a résisté jusqu'au moment où il fut atteint à la tête. Nous fûmes transférés à l'hôpital de Draâ El-Mizan alors qu'Aâmi Ali et Si Ramdane étaient isolés et transférés dans une Jeep militaire. Deux jours après, nous apprîmes que Si Ramdane et Aâmi Ali furent exécutés après des tortures atroces". De son côté, Ali Tanem , neveu d'Oukil Ramdane, nous racontera comment son oncle rallia les maquis . "Au début, il fut dénoncé à la DST à Alger et il n'a pas tardé à rejoindre le maquis où il fut blessé en 1957. C'était aussi un excellent footballeur à la JSK, et l'ancien stade de Tizi Ouzou porte son nom depuis l'indépendance". Par ailleurs, Hocine Bennour estime que tous les témoignages concordaient avec ce qui a été dit sur le parcours de son père. Cependant, il apporta cette précision de taille que son père fut nommé commandant par la commission de wilaya le 5 mars 1959 et qu'il était aussi membre du comité de wilaya. "Lorsqu'il fut nommé commandant, il vint nous dire qu'il allait nous débarquer à Alger car toute la famille était décimée à cause de son engagement total dans la lutte pour le recouvrement de l'indépendance", dit-il. "Et avant de rejoindre ma tante à Alger, je transitai par les maquis de Sidi Ali Bounab. J'étais vraiment gâté par les moudjahidine. Quelques jours après, je débarquai tout près d'Imaghinène, un village limitrophe de ces maquis. Quand j'arrivai à Alger, je fus surpris de voir tous ses grands immeubles et je ne faisais que pleurer. Cinquante-et-un ans après l'indépendance, je demande à nos jeunes de retenir cette page glorieuse de l'histoire de notre pays", conclura-t-il. O. G Nom Adresse email