"Des actions importantes et courageuses, tant attendues, doivent être prises afin de créer un climat économique favorable à l'investissement et à la création d'emplois dont notre pays a fortement besoin", ont estimé les responsables de la Coordination patronale algérienne (CPA), lors d'une conférence de presse organisée, hier, à l'hôtel Hilton d'Alger. La CPA, qui regroupe l'Union nationale des investisseurs (UNI), l'Union nationale des entreprises publiques (Unep), Savoir et vouloir entreprendre (Seve), la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), la Confédération générale des entrepreneurs algériens (CGEA), la Confédération des industriels et des producteurs algériens (Cipa) et la Confédération algérienne du patronat (CAP), "enregistre avec satisfaction la vision économique et sociale à long terme, affichée par le Premier ministre", à laquelle, elle "apporte son soutien et ne ménagera aucun effort pour sa concrétisation". Tout en reconnaissant que beaucoup de mesures, décidées lors des précédentes tripartites, n'ont pas été mises en œuvre, le président de la CNPA précise que la Coordination patronale algérienne a, délibérément, choisi, lors de la dernière tripartite élargie, de ne pas verser continuellement dans "les chikayate" (récriminations), mais elle a préféré avancer des propositions "constructives pour la recherche de solutions structurelles à mettre en œuvre en vue d'une relance effective de l'économie algérienne". M. Naït Abdelaziz a précisé : "Nous avons des problèmes d'organisation, de restructuration et de mise à niveau de l'économie nationale." Pour lui, "des solutions politiques s'imposent". Dans la déclaration commune, la CPA note que "les mesures initiées au cours de ces derniers mois afin d'améliorer le climat économique pour définir une vision économique dans le but de la relance de la production nationale et de l'investissement constituent une avancée. Elles resteront, cependant, insuffisantes si elles ne sont pas accompagnées de changements profonds dans le fonctionnement même de nos administrations et autres institutions, et si elles ne sont pas adossées à un cadre de mise en œuvre organisé où chaque acteur doit clairement assumer ses responsabilités". M. Ali Slimani, président de l'Unep, indique que dans les documents présentés par la CPA à la dernière tripartite figure une analyse, "en toute objectivité", sur la mise en œuvre des mesures qui ont été décidées lors des précédentes tripartites. Un document de la Cipa, faisant le point sur les recommandations de la 14e tripartite concernant le commerce extérieur, relève que sur les 12 mesures arrêtées sur le plan institutionnel, aucune n'a été appliquée. Deux mesures seulement sur 8 relatives au contrôle de change ont été mises en œuvre. Les 10 mesures qui touchent le transport et la logistique n'ont pas trouvé leur traduction sur le terrain... Le président de l'Unep se dit favorable à un partenariat public-privé. "Nous sommes ouverts, il y a des possibilités, des niches de synergies. Nous nous adressons à nos amis du patronat privé pour leur dire que nous pouvons faire beaucoup de choses ensemble", a-t-il lancé. Ali Slimani estime que le secteur public "va surprendre" avec les dernières mesures prises par le gouvernement : effacement des dettes fiscales, des crédits à long terme, fonds de roulement, des crédits pour la formation. Le président de l'Unep continue de plaider pour une reconfiguration du secteur public. Il faut revenir aux dispositions du code de commerce en matière de gestion d'entreprise, ce qui impliquera "plus d'autonomie, plus d'initiative et, par conséquent, une responsabilisation". Ali Slimani s'est félicité des propos du Premier ministre sécurisant les cadres. "Mais nous voulons garder l'espoir que cette dépénalisation soit effective et mise en œuvre le plus rapidement possible", a-t-il affirmé, posant également la question des rémunérations des cadres dirigeants du secteur public. Sur la réduction des importations, Boualem M'rakech, président de la CAP, propose des pistes pour rationnaliser la facture d'importation, entre autres, faire de la substitution à l'importation. Il a estimé que 40% des produits importés ne sont pas indispensables à l'outil de production. Interrogé sur le devenir de la coordination, Abdelouahab Rahim, président de la CPA, indique qu'"elle n'a pas été créée parce qu'il y a eu un événement". "Le patronat a besoin de se consolider pour pouvoir apporter des solutions adéquates. Nous avons la faiblesse de croire qu'en étant ensemble, on pourra peser beaucoup plus sur les événements", a-t-il ajouté. M. R. Nom Adresse email