La rébellion syrienne islamisme, pas moins d'une vingtaine de groupes armées, ont rejeté catégoriquement la conférence de paix dite Genève II en préparation par le Kremlin et le Maison-Blanche pour trouver une issue politique à la guerre civile. Depuis l'accord russo-américain sur la destruction des armes chimiques du régime de Bachar al-Assad et la perspective de la solution de paix négociée dans le prolongement de Genève I qui avait défini la période de transition et ses mécanismes sur la base de la mission de médiation confiée par l'ONU et accessoirement par la Ligue arabe à Lakhdar Brahimi, le processus de réunion des éléments et conditions indispensables à la convocation de tous les protagonistes de la crise syrienne s'est accéléré. Et la tâche a été confiée de nouveau au médiateur algérien à qui le Conseil de sécurité a renouvelé sa pleine confiance. Lakhdar Brahimi a d'ailleurs repris son bâton de pèlerin en commençant son tour de table auprès de la Ligue arabe au Caire et à Téhéran, un soutien de poids de Damas. En Iran, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie à estimé la présence de Téhéran à Genève II indispensable pour sa réussite. Elle est "naturelle et nécessaire", a-t-il plaidé. Le médiateur s'est déjà rendu en Turquie, en Jordanie, en Irak, en égypte, au Koweït, au sultanat d'Oman et au Qatar, dans le cadre de cette tournée qui doit aussi le mener une nouvelle fois en Syrie. Entre-temps, le Conseil national syrien, instance considérée par les "Amis de la Syrie", comprenant onze pays hostiles au régime de Damas dont il exige le départ, des capitales occidentales et quelques pays arabes comme l'Arabie saoudite et le Qatar, joue au trouble-fête en déclinant en Genève II tant qu'il ne sera pas fait mention officiellement du lâchage de Bachar al-Assad. Moscou a demandé à Washington de faire pression sur le CNS lequel en réalité ne représente même plus lui-même avec les défections de ses propres membres. Une chose est certaine : sur le terrain il n'est plus grand-chose, son bras armé, l'armée de libération syrienne étant coiffée au poteau par les groupes islamistes depuis le printemps dernier. L'opposition syrienne non islamiste, très divisée sur cette conférence de paix déjà plusieurs fois reportée, réclame des garanties sur le fait qu'elle aboutira à un départ du président Bachar al-Assad, ce que le régime rejette catégoriquement. à la mi-octobre, des dizaines de groupes rebelles avaient rejeté l'autorité de la Coalition nationale syrienne, qui chapeaute depuis l'étranger les groupes d'opposition politique, estimant qu'elle avait échoué. Les islamistes djihadistes dont les groupes les plus importants, Jabhat al-Nosra et l'armée de l'Irak et du Levant (AIIL), sont des franchises d'Al-Qaïda. Pour les islamistes qui ont fait main basse sur l'opposition armée en exerçant le plus souvent des menaces et des exactions sur les populations civiles, Genève II n'est qu'un élément supplémentaire du "complot visant à faire dérailler notre révolution et à la stopper". évidemment que pour eux rébellion et révolution doivent mener tout droit à l'établissement d'un califat islamiste en Syrie. Ces djihadistes ont averti les éventuels participants à cette conférence internationale de paix, les prévenant de mort s'ils leur venaient à commettre une "trahison". "Ils devront répondre devant nos tribunaux", ont-ils annoncé dans leurs fetwas et communiqués, signés par les deux succursales d'Al-Qaïda et une vingtaine de groupes dont les brigades Liwad al-Tawhid, Ahrar al-Cham, Souqour al-Cham ou encore Ahfad al-Rasul. D. B Nom Adresse email