Le FCE estime qu'"une économie ne peut pas se développer harmonieusement si les questions de santé, de sécurité publique et de protection de l'environnement ne sont pas prises en charge de manière sérieuse". Comment développer les normes comme outils de la promotion et de la protection de l'économie nationale ? Le Forum des chefs d'entreprise s'est penché, hier, sur cette question, en organisant dans son siège, à Chéraga (Alger), une rencontre sur le thème "Le système normatif algérien, état des lieux et perspectives". Le président du Forum des chefs d'entreprise, dans une intervention lue en son nom, par le vice-président Moncef Othmani, a estimé que "la pratique de la normalisation est très peu perceptible dans le système de management de l'entreprise algérienne, sauf à travers des réglementations techniques, mais rarement en tant qu'acte volontaire". Le président du FCE constate que "l'économie algérienne est livrée à des dysfonctionnements qui se traduisent par des importations et une production nationale asphyxiée". Le FCE estime qu'"une économie ne peut pas se développer harmonieusement si les questions de santé, de sécurité publique et de protection de l'environnement ne sont pas prises en charge de manière sérieuse et si nous fermons les yeux sur la non-conformité, la contrefaçon et la concurrence déloyale qui alimentent l'économie informelle". Kadour Bentahar, de la direction de la législation, de la réglementation et des échanges commerciaux aux Douanes algériennes, indique que "face à un démantèlement futur (UE, Gzale) 2020, le rôle traditionnel de la douane de percepteur de droits aux frontières se dissipera de plus pour laisser place, entre autres, à la protection de l'économie par les instruments normatifs. De ce fait, le contrôle des normes deviendra le meilleur instrument pour protéger notre économie". La normalisation est aujourd'hui l'instrument moderne privilégié de protection et de promotion de la production nationale. C'est également in visa pour l'exportation. ISO 9000, ISO 1400, ISO 2600, norme CEI, UIT : ces normes aux intitulés obscurs traduisent toute l'exigence de la qualité des produits. Mais au-delà, elles sont utilisées comme outils de protection des marchés. Impossible d'accéder aux marchés européen et nord-américain sans montrer patte blanche. "Les pays qui ont réussi à s'insérer dans le processus de mondialisation sont ceux qui ont investi dans des normes et qui ont développé une protection intelligente de leur économie", souligne le président du FCE. Selon lui, la normalisation est une responsabilité partagée par les institutionnels, les organisations professionnelles et les entreprises. "Elle nécessite la conjugaison et la convergence des efforts de tous les acteurs", a-t-il affirmé, indiquant que "le problème n'est pas dans le dispositif juridique et d'encadrement". La directrice générale de l'Institut algérien de normalisation, Mme Ratiba Chibani, a évoqué une collection de 7 000 normes. 97% de ces normes sont inspirées des normes internationales. Pour le moment, l'Algérie subit davantage les normes. "Nous n'avons aucune idée du niveau de l'application de ces normes en Algérie", a indiqué Djenidi Bendaoud, expert en normalisation. Plus encore, les débats ont révélé la méconnaissance totale des chefs d'entreprise du fonctionnement du système de normalisation algérien. Les propos du P-DG de BCR sur la contrefaçon, dont est victime son entreprise, sont alarmants. "Les tests et analyses effectués dans les laboratoires de l'entreprise et d'établissements externes sur des échantillons de robinetterie sanitaire et bâtiment acquis auprès de distributeurs locaux ont révélé la présence de zamak (matière cancérigène) et d'acier ordinaire, matériau interdit en Europe pour la fabrication de pièces à conduite d'eau. D'autres éléments nocifs à la santé ont été également mis en évidence par les mêmes analyses. Il s'agit d'impuretés chimiques telles que le cadmium, le plomb et l'aluminium considérés par la communauté scientifique comme toxiques", a-t-il affirmé. Un représentant de la grande Vinaigrerie de Constantine indique que 80% du vinaigre commercialisé en Algérie est frelaté. M R Nom Adresse email