Ishaq est un prénom masculin, connu dans la tradition musulmane, mais autrefois peu courant en Algérie. Il figure parmi les noms, aujourd'hui, à la mode, il nous vient, comme tant de prénoms nouveaux, du Moyen-Orient. Ishaq est la forme arabe du nom du prophète Isaac. Il provient de l'hébreu Itshak et signifie "il rit", de la racine sémitique SHK/ D'HK "rire" (comparer avec l'arabe : yedh'hak "il est rit". Dans la Bible, quand Abraham reçoit de Dieu la nouvelle de la naissance d'un fils, sa femme qui était stérile et âgée, s'est mise à rire, d'où le nom d'Isaac. Ce récit se retrouve également dans le Coran. Abraham est vieux quand il reçoit l'annonce de la naissance d'Isaac, alors que sa femme elle aussi est vieille. Sarah, quelques années plus tôt, lui avait donné pour épouse une servante égyptienne qui avait mis au monde un fils, Ismaël. Des anges envoyés par Dieu rendent visite au couple. "Nos Messagers se présentèrent à Abraham avec la bonne nouvelle. Ils dirent : ‘‘Salut !'' Il répondit ‘‘Salut !'' Il ne tarda pas à leur servir un veau rôti sur des pierres chauffées. Quand il vit que leurs mains ne touchaient pas (la viande), il eut peur d'eux. Ils dirent : ‘‘N'aie pas peur. Nous avons été envoyés (pour châtier) le peuple de Loth.'' Sa femme était debout. Elle eut aussitôt ses menstrues (ou : elle s'est mise à rire). Nous lui avons annoncé la bonne nouvelle d'Isaac et après Isaac, Jacob''. (sourate Houd, v. 69-71). L'arabe dhah'iket se lit : "elle rit" mais aussi, selon les exégètes, "elle eut ses règles". Parmi les Ishaq connus de la tradition musulmane, le plus célèbre est Ibn Ishaq, l'historien arabe du 8e siècle de l'ère chrétienne, auteur d'une biographie du Prophète, la fameuse Sirât Rasûl Allah. Cette biographie n'est pas parvenue jusqu'à nous, mais nous en avons gardé des citations dans la version remaniée d'Ibn Hichâm. Ibn Khaldoun, dans la Muqadima, en fait son éloge : "Peu d'historiens sont assez réputés pour être tenus pour des autorités : ce sont ceux qui ont fait œuvre originale. On pourrait les compter sur les doigts de la main. Peut-être même ne sont-ils pas plus nombreux que les (trois) voyelles qui indiquent les cas en grammaire arabe. Citons entre autres : Ibn Ishâq, At-Tabarî, Ibn Kalbî..." Un autre Ishaq célèbre est le traducteur syriaque Honein Ibn Ishaq, qui a traduit, au 9e s., plusieurs auteurs grecs en arabe. M. A. H ([email protected]) Nom Adresse email