Lors d'un point de presse animé à l'hôtel Mouahiddine d'Es-Senia, la présidente de l'Association solidarité des pharmaciens d'Oran (Aspo) dressera un tableau peu reluisant sur la situation du marché du médicament en Algérie. Tout en dressant une liste non exhaustive de 11 médicaments toujours indisponibles sur le marché, dont certains pour les cancéreux, l'oratrice s'en prendra aux grossistes du médicament qu'elle qualifie de "grossistes affairistes, venus du business des parpaings, de l'huile et qui, du jour au lendemain, se sont lancés, avec l'argent amassé, dans le marché du commerce de médicament juste pour acheter une notoriété". Mais la présidente de l'Aspo rappellera qu'il y a tout un monde séparant le domaine de fabrications de parpaing, de celui de la santé et du médicament : "Ces grossistes font du business avec les même méthodes propres au commerce de l'huile. Ils font de la marchandisation avec les médicaments, en provoquant des pénuries. Après quoi, ils imposent des ventes concomitantes, en obligeant parfois les pharmaciens à acheter des stocks de médicaments arrivés à terme contre tel palliatif demandé sur le marché." Revendiquant 4 000 adhérents, la présidente de l'Aspo estime qu'aujourd'hui il est inconcevable de voir quelque 226 grossistes exerçant à l'échelle nationale pour plus de 9 000 officines de pharmacie. Et de poursuivre pour dénoncer l'absence de l'Etat en matière de contrôle des activités des grossistes. Au passage, elle révélera l'apparition du phénomène du "médicament cabas", pratiqué par certains pharmaciens comme un nouveau business. Pour ce faire, l'oratrice préconisera le regroupement de pharmaciens en entreprise, et ce, pour s'approvisionner directement chez les producteurs sans passer par les grossistes, et d'en faire de même pour la distribution. Sur le chapitre des pharmaciens condamnés par la justice pour complicité de trafic de psychotropes, la présidente de l'Aspo indiquera que la responsabilité n'incombe pas seulement aux pharmaciens mais aussi aux "médecins qui prescrivent, à tort et à travers, des psychotropes. Beaucoup de pharmaciens ne sont pas suffisamment formés pour cerner les risques et la difficulté de la vente de psychotropes". Rien qu'à l'Ouest, pas moins de 3 pharmaciens ont été condamnés ces dernières années à des peines de prison ferme dépassant les 10 ans "pour trafic de psychotropes". Sur les relations avec la Cnas, la présidente de l'Aspo annoncera une conférence autour de cette question qui devrait se tenir à la fin du mois. D. L Nom Adresse email