Ce prénom masculin (orthographié Mouiz), courant au Moyen-Âge, est revenu à la mode. Il provient de l'arabe mu'izz, et signifie "qui rend fort, qui renforce". Il provient du verbe ‘azza "être rare, être cher, être précieux, acquérir de la considération, de la force, être puissant". Le personnae le plus illustre de l'histoire du Maghreb est le Berbère Al-Mu'izz Lî-dîn Allah ben Bâdis quatrième souverain de la dynastie ziride et le plus important. Quand il succède à son père (en 1016), il n'a guère plus de neuf ans. Le même jour, le jeune prince, affirme ses convictions sunnites, ce qui provoque des émeutes antich'ites dans tout le royaume. Mais Al-Mu'izz se garde de rompre brutalement avec les chi'ites du Caire ; tout en manifestant sa volonté d'indépendance, il est resté, comme ses parents, fidèle aux Fatimides du Caire et garde le chi'isme comme doctrine d'Etat. Mais au fur et à mesure que sa puissance se raffermit, il manifeste sa volonté de se dégager de la tutelle du Caire. En 1049, il retire de la circulation toutes les pièces de monnaie qui portent des mentions fatimides et les fait fondre. Le sunnisme est proclamé religion d'Etat et le chi'isme est relégué au rang d'hérésie. Le calife fatimide cherche alors à se venger du Berbère. Il lance sur l'Ifriqya les tribus arabes nomades, Banû Hilâl, ‘Adî, Djushan, Rabi'a et Banû Sulaym, jusque-là contenues en Haute Egypte. Al-Mu'izz, croyant à une simple incursion d'Arabes nomades, sous-estime l'invasion. Il essaye même de se concilier avec des chefs arabes mais ceux-ci se retournent contre lui et s'adonnent au pillage ; il décide alors de passer à l'offensive. Les Berbères, bien que supérieurs en nombre, sont battus. Al-Mu'izz regagne Al-Mans'urriya, tandis que les populations, fuyant la horde nomade, se réfugient à Kairouan, à Tunis et à Sousse. La situation s'aggrava à tel point que Al-Mu'izz quitte al-Mans'urriya pour Mahdia. Les Arabes, qui ont reçu des armes du Caire, y pénétrent dans la ville et la pillent entièrement (1er novembre 1057). Al-Mu'izz, vieilli prématurément, succomba, le 2 septembre 1062, à une maladie du foie. Il a cinquante-six ans. Son fils Tamîm lui succéda, dans un royaume dévasté, réduit à la seule ville de Mahdia. M. A. Haddadou ([email protected]) Nom Adresse email