À l'instar d'autres régions du pays, toute la Kabylie était en liesse, mardi soir, après la victoire des Verts face au Burkina Faso, qui propulse ainsi l'Algérie vers la phase finale de la Coupe du mode prévue au Brésil, le pays du roi Pelé. S'ils étaient des milliers de jeunes à festoyer déjà la veille du match pour souhaiter la "qualif" pour le Mondial brésilien, ils étaient plusieurs dizaines de milliers de citoyennes et de citoyens de plusieurs localités de Kabylie, des mordus du foot ou de simples citoyens follement amoureux du drapeau national, à sortir dans les rues dès le coup de sifflet libérateur de l'arbitre sénégalais Badara Diatta, malgré la pluie et le froid glacial, pour exprimer sans aucune retenue leur joie et leur bonheur de voir l'Algérie propulsée, pour la quatrième fois de son histoire, vers une phase finale de Coupe du monde de football. C'est ainsi qu'à Tizi Ouzou, chef-lieu de wilaya, la place centrale de la ville, où le match avait été projeté en direct sur un écran géant fixé à même la grande façade du Musée de la ville, avait été littéralement prise d'assaut par une foule compacte débordant d'allégresse et en pleine communion. La circulation était pratiquement impossible dans les principales artères de la ville des Genêts, particulièrement sur l'avenue Abane-Ramdane et la rue Lamali-Ahmed où des cortèges de voitures impressionnants ont défilé durant toute la nuit tout en égayant la fête à coups de concerts de klaxon et de chants bien connus à la gloire des Verts et de Madjid Bougherra, l'un des rares rescapés de la bataille d'Omdurman, redevenu, l'espace d'une nuit de folie, un véritable héros national. "Quelle fut dure la victoire face à ces diables de Burkinabés, mais nos vaillants Fennecs ont fini par arracher la qualification pour nous offrir tant de bonheur", nous dira ce brave père de famille qui avait tenu à braver le froid pour faire plaisir à ses trois enfants qui voulaient faire la fête eux aussi pour ne pas rater cette nouvelle page d'histoire, qui fera certainement date dans les annales du football algérien. "Je suis fou de joie à l'idée que nous suivrons la prochaine Coupe du monde au Brésil avec fierté, car notre pays, l'Algérie, sera présent à ce grand rendez-vous planétaire qui réunira la crème du football mondial", dira un mordu de foot perché sur un camion bondé de supporters venus de la ville voisine de Draâ Ben Khedda. "Bougherra, cœur de lion !", pouvait-on lire sur une banderole déployée par de jeunes supporters juchés sur le toit de leur véhicule bariolé aux couleurs nationales, et ce, au péril de leur vie, d'autant plus que la population de Tizi Ouzou garde encore le souvenir douloureux d'un jeune supporter décédé tragiquement en 2001 au centre-ville après une chute mortelle, lors d'un défilé mémorable à la gloire de la "JSK africaine". C'est dire qu'en ces moments de liesse et d'"hystérie", l'on craignait de tels accidents qui viendraient gâcher une fête aussi grandiose qui a jeté ses tentacules dans toutes les autres villes d'Azazga, Aïn El-Hammam, Larbaâ Nath Irathen, Draâ Ben Khedda, Tigzirt et bien d'autres localités où la "samba" avait même repris, hier à la mi-journée, et où les lycéens et les collégiens sortis de classe avaient tenu à remettre ça sous l'œil attentif et compréhensif des policiers de la voie publique. M. H. Nom Adresse email