Les citoyens des wilayas du sud du pays ont fêté frénétiquement mardi soir, aux cris de "one, two, three, viva l'Algérie", la victoire mémorable de l'équipe nationale face aux burkinabé, sur le score d'un but à zéro. Les foules en liesse sont sorties fêter ainsi, pour une soirée qui s'annonce longue, la quatrième qualification du onze nationale pour une phase finale de coupe du monde, en compostant ce soir, au terme du match retour des barrages plein de suspens, son billet pour le mondial 2014 prévu au Brésil en juin prochain. Libérés par le sifflet final du référé sénégalais Badara Diatta ayant officié la rencontre des verts au Stade Chaker à Blida, bien après le précieux but libérateur de Madjid Bougherra, des dizaines de milliers d'habitants des wilayas du Sud ont envahi les rues des villes pour laisser libre cours à leur immense joie de figurer, une nouvelle fois, parmi l'élite mondiale du football. Des milliers de jeunes, filles et garçons, jeunes et moins jeunes, portant presque tous des maillots aux couleurs nationales ou enrobés dans des drapeaux algériens, ont pris d'assaut, sous les youyou fusant des balcons, les principales artères des centres-villes d'Ouargla, Ghardaïa, El-Oued, Laghouat, Naâma, Tamanrasset, Adrar, Illizi et autres. "Enfin, enfin, c'est arrivé". On fait la fête "viva l'Algérie", "Djibouha Ya louled", "Maâk ya El-Khadra", chantaient des groupes de fans des Verts dans les différentes placettes des villes du Sud. Des foules immenses de citoyens, à pied, à vélo, à moto ou agrippés aux portières de voitures, enserrés sur des bennes de camions, portaient les couleurs nationales, criant victoire et scandant des slogans à la gloire de l'équipe nationale. Elles ont vécu d'intenses moments de bonheur et de sentiments forts qui traduisent toute l'intensité de l'amour qu'ils portent à leur pays, et que les Fennecs savent si bien leur procurer. Le spectacle était partout le même dans les villes et localités du Sud : tout le monde a été entraîné dans l'euphorie qui a gagné tous les foyers, avec les mêmes scènes de joie et de liesse relevées ça et là. Dans le centre de Ghardaïa ou encore à Ouargla, à El-Bayadh ou Laghouat, des fumigènes rouge et vert ont illuminé le ciel, dès la fin de la rencontre qui a libéré les milliers de jeunes fans, dont nombreux ont suivi la rencontre, en groupes, sur des écrans géants installés à l'occasion. "Le football, ce n'est pas seulement un truc de mecs, ça appartient à tout le monde", revendiquait en riant Hadja Halima 60 ans, devant son domicile sis à Theniet El-Makhzen (Ghardaïa), sur fond de variétés algériennes et de chants patriotiques fusant à plein tube. En effet, de nombreuses femmes, jeunes et moins jeunes, ont, dans une sortie spontanée, bravé tous les tabous et l'ordre social pour manifester leur joie et leur sentiment de reconnaissance envers l'équipe nationale, dans beaucoup de ville du Sud. Ahmed, sexagénaire d'Ouargla n'a pas été avare d'éloges envers tous les poulains de Vahid Hallilozidch, même ceux qu'il ne ménage pas d'habitude, pour avoir suscité en lui une poussée d'adrénaline qu'il n'a pas éprouvé depuis l'épopée d'Oum Durmane. Qu'ils s'appellent Amar ou Brahim, Naima ou Keltoum, qu'ils soient de l'extrême sud, du Sud-est ou du Sud-ouest, le sentiment de joie et de fierté pour cette qualification au mondial était le même partout. La fête est partie pour durer toute la nuit. Une nuit qui restera mémorable.